Novartis accepte de payer des royalties à GSK

La guerre de l'Augmentin n'est pas finie, mais une trêve semble avoir été signée entre les deux géants de la pharmacie européenne, Novartis et GlaxoSmithKline (GSK). Les deux groupes sont en effet parvenus à un accord sur l'utilisation des revenus du générique de l'antibiotique lancé par la firme suisse voici un an. Selon cet accord, GSK devrait toucher des royalties "inférieures à 10%" sur les ventes de ce générique, nommé AmoxC, entre juillet 2002 et juin 2006. "C'est une surprenante petite bonne nouvelle pour GSK et une petite mauvaise nouvelle pour Novartis", résume ainsi à Reuters Kerry Heath, analyste chez Lehman Brothers, pour qui cet accord n'est pas de nature à jouer significativement sur les cours. "Les paiements ne sont pas significatifs pour les deux parties", estime-t-il ainsi. Certes, Novartis devra payer un an d'arriérés, mais comme le signale la banque suisse Pictet, le groupe avait déjà réalisé des provisions sur les ventes d'AmoxC. Du côté de GSK, cette décision ne lui permettra pas de compenser les pertes réalisées à la suite de l'apparition de ce générique. Mais Pictet estime que le laboratoire britannique a désormais bien réagi en transférant les patients de l'Augmentin vers un autre produit qui est, lui, encore protégé par une licence. L'intérêt de cet accord réside sans doute ailleurs que dans ses termes financiers. Il reconnaît en effet implicitement une partie des accusations de GSK à l'encontre de Novartis. L'Anglais accusait en effet le groupe helvétique de "s'être approprié par des moyens détournés des secrets commerciaux". Concrètement, l'accusation portait sur un ancien employé de GSK qui aurait volé une bactérie utilisée pour le développement de l'antibiotique. L'accord ne règle pas le démêlé judiciaire qui oppose les deux groupes et qui doit être jugé en appel cette année par un tribunal genevois. Mais il donne un argument de poids à GSK. Comme le note Pictet, "Novartis semble avoir admis tacitement que les allégations de GSK n'étaient pas sans fondements". Un mouvement qui pourrait avoir des conséquences judiciaires.Jeudi, Novartis a perdu 0,29% à 52,25 francs suisses, tandis que GSK a cédé 2,07% à 1182 pence.
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