Un début d'année probablement en demi-teinte pour L'Oréal

"Tout ce qui aurait pu arriver de pire au premier semestre est finalement arrivé": tel est le constat d'une gérante interrogée par Bloomberg, à quelque heures des résultats semestriels que doit présenter L'Oréal. Dans ces conditions, les observateurs n'attendent pas de miracles. En d'autres termes, le groupe devrait être bien loin des 16% de croissance bénéficiaire qu'il a affichés en moyenne au premier semestre depuis 10 ans.Il faut dire que le climat économique et politique n'a en rien favorisé le groupe de Lindsay Owen-Jones. "L'environnement n'aurait pas pu être plus mauvais", ajoute même la gérante. De fait, L'Oréal a subi l'effet néfaste de la guerre en Irak, du SRAS et du déclin du dollar face à l'euro. Le groupe devrait certes avoir amorti ces facteurs défavorables par une réduction de ses frais de marketing et de publicité. Mais au global, son taux de croissance bénéficiaire ne devrait être "que" de 3,9% selon le consensus Bloomberg, soit un résultat avant exceptionnels et goodwil de 822 millions d'euros. Les analystes interrogés par Reuters se veulent un peu plus optimistes avec une prévision moyenne de 840 millions d'euros. Le résultat opérationnel, de 1,04 milliard d'euros l'an passé, devrait quant à lui ressortir stable ou en légère baisse.Les professionnels restent toutefois confiants dans la capacité du groupe à rebondir. "Le second semestre sera nettement meilleur", prévoit Shamina Bhaidjy, analyste chez Fortis Securities citée par Bloomberg. C'est pourquoi les spécialistes du secteur seront tout particulièrement attentifs au discours du groupe sur ses perspectives.D'ores et déjà, ils mettent en avant la reprise du trafic aérien qui devrait bénéficier aux ventes en détaxe, le lancement de nouveaux produits chez L'Oréal, le discours rassurant d'autres groupes (comme Gucci) et bien entendu le redressement du dollar. Bref, ainsi que l'a d'ailleurs réaffirmé Lindsay Owen-Jones en juillet dernier, les analystes espèrent toujours que L'Oréal sera en mesure d'enregistrer sur l'année une croissance de ses résultats supérieure à 10%, comme cela a été le cas ces dix-huit dernières années. Reste enfin une interrogation sur laquelle le marché aimerait avoir quelques éléments de réponse. Détenteur d'un peu moins de 20% du capital de Sanofi-Synthélabo, L'Oréal est lié à Total (autre actionnaire du laboratoire) par un pacte qui court jusqu'en décembre 2004. Il est prévu que cet accord soit reconduit tacitement sauf si l'une des parties le dénonce un an avant l'échéance (voir ci-contre). On pourrait donc avoir du nouveau avant la fin de l'année. Or, comme l'Oréal n'a jusqu'ici rien dit de déterminant sur ce point, certains espèrent que le sujet sera abordé dès la présentation des résultats semestriels.
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