Pressentie depuis pratiquement deux ans et demi, la sortie de l'Etat du capital de Dassault Systèmes est désormais engagée. Dans un communiqué, la Société Générale a en effet annoncé ce matin avoir mis en route le processus de cession des 15,74% jusqu'ici détenus par l'Etat français. Le Groupe Industriel Marcel Dassault (premier actionnaire avec plus de 45% du capital) a renoncé à son droit de préemption sur cette participation.C'est donc auprès d'investisseurs qualifiés sur le marché international qu'a été effectué le placement des titres ce mercredi. Largement sursouscrite, l'opération rapportera 550 millions d'euros à l'Etat (33,75 euros par action). Le montant pourrait même grimper à 600 millions si l'option de surallocation est exercée.Le comportement de l'action depuis le printemps n'est pas étranger au calendrier choisi par l'Etat. Alors qu'elle stagnait autour de 20 euros en avril, elle s'est nettement redressée, gagnant plus de 60% en cinq mois. "Cette opération était prévue de longue date. Nous attendions simplement que les conditions de marché soient favorables pour la réaliser", a-t-on confirmé au ministère de l'Economie. Selon Bercy, le produit de la vente sera consacré au désendettement de l'établissement public Réseau Ferré de France (RFF).Si, ces derniers temps, le marché s'est surtout focalisé sur la prochaine privatisation d'Air France, cette opération ne constitue pas moins un nouveau pas en avant dans le programme de cessions d'actifs engagé par le gouvernement.Depuis un an, l'Etat a ainsi vendu pour 2,2 milliards la totalité de sa participation dans le Crédit Lyonnais et une partie de ses titres Renault pour 1,19 milliard. La sortie de Dassault Systèmes portera donc ses recettes à quelque 4 milliards d'euros sur un an. A l'inverse, l'Etat va débourser 300 millions d'euros pour prendre 31,5% du capital d'Alstom.Du côté de la Bourse, cette annonce est saluée: l'action gagne 4,35% à 34,10 euros en fin de séance. Pour les opérateurs, la sortie de l'Etat va permettre au groupe d'augmenter son flottant. Ce qui devrait favoriser les volumes de transactions.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:40

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