Dollar, musique et jeux ont freiné Vivendi

La publication du chiffre d'affaires trimestriel de Vivendi a au premier coup d'oeil de quoi dérouter le néophyte. En effet, entre les données des principales activités, celles des activités conservées, les chiffres bruts, les variations pro forma ou encore l'évolution des revenus pro forma à taux de change constants, les informations ne manquent pas dans le communiqué du groupe de médias. Il convient donc de faire le tri parmi cette jungle d'indicateurs.D'abord, pour le côté spectaculaire, on pourra remarquer qu'en données brutes, le chiffre d'affaires s'est effondré de 59% sur les neufs premiers mois, tombant à 18,27 milliards d'euros. Mais s'attacher à ce seul chiffre serait oublier les profondes mutations subies par le groupe de Jean-René Fourtou depuis un an: les comptes de l'an passé (à la même date) incluaient les contributions de Veolia Environnement (22,13 milliards) et de VUP (2,78 milliards).C'est donc le chiffre d'affaires hors activités cédées qui a retenu l'attention de la communauté financière. Et sur ce point, il n'y a aucune surprise. Les revenus des activités conservées dans le giron du groupe ont reculé de 8% sur neuf mois, à 18,14 milliards d'euros. Un niveau conforme aux attentes des analystes sondés par Reuters et qui fait ressortir un chiffre d'affaires de 5,9 milliards d'euros pour le seul troisième trimestre (-7%).Cette baisse de ses revenus, Vivendi la doit principalement à la chute du dollar. Si l'on exclut les effets de change, le recul sur le troisième trimestre n'est plus que de 2%.Une nouvelle fois, c'est la branche télécoms (avec SFR-Cegetel) qui a été le moteur du groupe. Au troisième trimestre, son activité a progressé de 6%, à 2,33 milliards d'euros. La bonne performance de VUE (qui se félicite de ses nombreux succès dont celui en vidéo de "2 fast 2 furious") a été en grande partie masquée par les effets de change. Le chiffre d'affaires a augmenté de 15% à taux constants mais de seulement 1% en données brutes.A l'inverse, Vivendi a perdu du terrain dans les jeux et la musique. L'activité d'UMG a reculé de 16% en raison de "la faiblesse du marché de la musique". Celle de VUG a encore plus souffert, chutant de 54%. Outre une base de comparaison défavorable (avec une offre consistante un an plus tôt), le groupe parle de "pression sur les prix".Cela ne l'empêche toutefois pas de maintenir les objectifs qu'il s'était fixés, soit "une très forte progression du résultat d'exploitation", une "progression significative du cash-flow opérationnel" et un "retour à un résultat net positif (hors éléments exceptionnels et amortissement des survaleurs)". Enfin, la finalisation de la fusion VUE-NBC étant prévue pour 2004, la dette est attendue à 13 milliards à la fin 2003 mais à 5 milliards d'euros l'an prochain.
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