Le marché est satisfait, voire soulagé. Au lendemain de l'annonce d'un accord entre Vivendi Universal et NBC qui devrait aboutir au débouclement du dossier VUE (voir ci-contre), le titre du Français est recherché à la Bourse de Paris. Après s'être longtemps inscrit parmi les plus fortes hausses du SRD, il gagne encore, en fin d'après-midi, 2,47% (à 17,01 euros), qui s'ajoutent aux 8,42% gagnés les deux jours précédents.La bonne nouvelle du jour, c'est que la valorisation obtenue par Vivendi reste très proche de ses attentes. Ce qui ne semblait pas acquis il y a encore quelques semaines, certains craignant même que les actifs soient bradés. D'après les analystes, les 20% que détiendra Vivendi dans le nouvel ensemble NBC-VUE sont estimés entre 8,3 et 9 milliards de dollars. Si l'on ajoute à cela les 3,27 milliards de dollars reçus en cash (86% des 3,8 milliards versés au total aux actionnaires de VUE) et la reprise de dette pour 1,6 milliard, Vivendi aura donc obtenu entre 13,2 et 13,9 milliards de dollars. Certes, "la valorisation de VUE dans les comptes de VU étant proche de 15,2 milliards de dollars, le groupe sera sans doute amené à constater une moins-value autour de 800 millions de dollars", relève Aurel-Leven. Mais il faut également se souvenir que, de toute façon, Vivendi n'espérait pas retirer plus de 14 milliards de cette opération.L'autre point positif est que ce transfert va détendre la situation financière de Vivendi. Une fois l'affaire conclue, la dette nette devrait passer "de 13,5 à 8,99 milliards d'euros", pronostique Aurel-Leven en ajoutant que Jean-René Fourtou ambitionne de la ramener à moins de 5 milliards avant la fin de l'année prochaine. Signe que la situation financière de Vivendi s'améliore, l'agence de notation Standard and Poor's a annoncé mercredi après-midi qu'elle envisage de relever les notes à long terme de Vivendi Universal et de Vivendi Universal Entertainment, les plaçant sous revue positive après l'accord avec NBC. Toutefois, le soulagement n'est véritablement de mise qu'à court terme. Pour ce qui est de la suite des événements, de nombreuses incertitudes demeurent, en particulier sur la stratégie et la cohérence du nouvel ensemble. Si pour certains cette participation outre-Atlantique va permettre à Vivendi de bénéficier de la reprise publicitaire, d'autres notent qu'il s'est engagé à conserver ses 20% de NBC-VUE jusqu'en 2006 et que jusque là il va rester un conglomérat présent dans les médias, le divertissement et la téléphonie. Sans parler des services aux collectivités. Car il n'est pas encore certain de pouvoir vendre les 20,4% qui lui restent dans Veolia Environnement.Bien sûr, l'objectif de Jean-René Fourtou - il l'a plusieurs fois répété - est de recentrer le groupe autour de Canal+ et de la téléphonie. Vivendi vient d'ailleurs d'annoncer que le conseil avait approuvé une montée au capital de Maroc Telecom. Mais là encore, la partie est loin d'être gagnée et des points d'interrogation demeurent. Qu'en sera-t-il notamment des jeux vidéo et d'Universal Music? Et surtout, Vivendi aura-t-il les moyens de résister au géant de la téléphonie Vodafone si celui-ci décide de revenir à la charge sur SFR-Cegetel?

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:40

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