Matsushita mène la reprise du secteur électronique japonais

Sur la voie du redressement, les groupes électroniques japonais ne sont pas tous logés à la même enseigne. Après la salve de résultats annuels publiés la semaine dernière par Fujitsu, NEC et Toshiba, ceux de Matsushita, d'Hitachi et de Mitsubishi en sont une nouvelle preuve. Parmi les grands gagnants de la saison, Matsushita Electric tient une bonne place. Certes, le groupe est toujours dans le rouge en termes de résultat net - la perte de l'exercice clos fin mars est ressortie à 19,45 milliards de yens (147 millions d'euros), contre une perte de 428 milliards un an plus tôt. Le résultat - au dessus des estimations des analystes et des propres projections du groupe - est à mettre sur le compte de dépréciations d'actifs et de nouvelles normes fiscales. Mais le groupe est passé dans le vert au niveau du résultat d'exploitation à 126,6 milliards contre une perte de 199 milliards sur le précédent exercice. Matsushita a particulièrement bénéficié de "promotions agressives de produits compétitifs surtout de la catégorie V et de la restructuration entamée l'année précédente", indique un communiqué. La catégorie V inclut des produits à forte valeur ajoutée tels que des graveurs de DVD, des écrans plasma et tous les appareils utilisant la carte-mémoire maison.Sur l'exercice entamé le 1er avril, le groupe affiche un optimisme serein. Il table sur un chiffre d'affaires un hausse de 1% à 7.450 milliards de yens (56,2 milliards d'euros), ce qui le placerait devant le premier groupe japonais en termes de revenus, Sony, qui table lui sur 7.400 milliards. Le résultat opérationnel devrait augmenter de 18,5% à 150 milliards de yens et le résultat net ressortir à 30 milliards de yens.Face à Matsushita, Mitsubishi Electric n'a pas à rougir non plus, même si les prévisions ne sont pas aussi encourageantes qu'attendu. Certes, le groupe est toujours dans le rouge avec une perte annuelle de 11,8 milliards de yens sur l'exercice clos fin mars, contre un déficit de 77,9 milliards un an plus tôt, en raison de pertes boursières et de restructuration. Mais avant impôts, Mitsubishi Electric a dégagé un bénéfice de 2,47 milliards de yens (18 millions d'euros) contre une perte de 155,1 milliards l'exercice précédent. Pour l'exercice en cours, Mitsubishi prévoit un bénéfice net de 5 milliards de yens et un bénéfice avant impôt à l'équilibre. En revanche, le chiffre d'affaires devrait ressortir en baisse de 11% à 3.250 milliards de yens. "Certains craignent une poursuite du déclin des investissements et du moral des consommateurs. En outre, la chute de la Bourse au Japon semble ne pas vouloir se terminer. La récente épidémie de pneumonie atypique est également un facteur d'inquiétude", a prédit l'un des dirigeants du groupe, pour justifier les perspectives d'activités moyennes.Autre groupe à ne pas entamer l'année sous de bonnes auspices: Hitachi. Le groupe prévoit pour l'exercice en cours une baisse de 80% de son bénéfice en raison d'une conjoncture encore difficile. De nouvelles restructurations ne sont d'ailleurs pas impossibles, a-t-il laissé entendre. Le résultat net, plombé par une charge de restructuration de 30 milliards de yens, n'atteindra que 5 milliards de yens contre 40 milliards pronostiqués par les analystes. "Au Japon, la faiblesse continue des dépenses de consommation et des investissements (usines et équipements) du secteur privé crée un environnement de marché incertain", a ajouté l'entreprise, qui n'a pas encore quantifié l'impact de la pneumonie atypique sur son activité. Ces annonces détonnent avec l'exercice clos en mars 2003 qui a signé le retour dans le vert du groupe. Grâce aux restructurations, le bénéfice net est ressorti à 28 milliards de yens (210 millions d'euros) après une perte de 483 milliards un an avant.
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