"La consolidation des SSII n'est pas encore achevée"

latribune.fr - Quelle est la situation du marché des SSII ?Lionel Pellicer - Je considère que nous avons atteint le point bas au cours du premier semestre. La deuxième partie de l'année verra vraisemblablement une stabilisation du marché. On est donc dans un scénario de sortie de crise qui devrait se concrétiser au cours du quatrième trimestre 2003 et durant toute l'année 2004. La croissance ne sera cependant pas très forte l'an prochain : sans doute entre 3 et 5%. Plusieurs signes nous confortent dans ce scénario : une moindre pression sur les prix, une augmentation du volume d'activité et le retour de certains grands clients vers des projets d'importance, notamment dans les télécoms. Dans ce contexte, quelles sont les SSII amenées à être les plus performantes ?Nos trois valeurs préférées dans le secteur sont Atos Origin, Steria et Cap Gemini. Les trois sociétés vont améliorer leurs marges de manière significative lors des deux prochaines années, ce qui laisse espérer un effet de levier sur le bénéfice par action. Un potentiel qui, il est vrai, devrait également profiter du retour de la croissance du marché. Concernant Cap Gemini, la valeur est plus cyclique en raison de son exposition dans le domaine du conseil et de l'intégration. La reprise du cycle devrait donc jouer à plein sur le titre. Sa présence aux Etats-Unis est également un élément favorable pour Cap Gemini.Comment considérez-vous le rachat de Sema par Atos Origin ?L'opération s'est faite à un prix plutôt bas. Elle nous paraît donc positive. D'autant que grâce à ce rachat et aux synergies qui s'en dégageront, Atos va atteindre la taille critique, ce qui est un critère important dans le secteur. En 2005, ce groupe pourrait afficher un chiffre d'affaires de 5,5 milliards d'euros pour une marge de 8%, ce qui me fait dire que le titre reste encore sous-évalué.En quoi la taille critique est-elle un élément déterminant dans le secteur ? De plus en plus, les grands clients réalisent des "short lists" de prestataires. Dans ce contexte, afficher une taille importante est un atout non négligeable et les petits acteurs vont avoir de plus en plus de mal à tirer leur épingle du jeu. Or, Steria, Atos et Cap Gemini ont atteint cette taille critique dans plusieurs pays. C'est un des critères importants de notre choix. La consolidation du secteur va donc se poursuivre ? Oui et elle devrait même s'accélérer et toucher tous les acteurs. Elle pourrait même impliquer des sociétés américaines. On évoque ainsi souvent la volonté de Hewlett Packard de prendre pied dans le secteur en Europe. Une autre opération de consolidation est en cours, le rachat de Transiciel par Cap Gemini. Comment l'appréciez-vous ? On en est encore pour le moment qu'aux intentions. Du point de vue culturel, Transiciel étant une émanation de Cap Gemini, il ne devrait pas y avoir de problème d'intégration. Du point de vue du timing, le moment de la sortie de crise paraît plutôt opportun et le prix semble compétitif. Les SSII ont beaucoup progressé en Bourse depuis quelques mois. Les valorisations sont-elles devenues exagérées ?Je ne le pense pas. La plupart des cours de ces sociétés paient moins d'une fois le chiffre d'affaires 2003 et moins de 15 fois les bénéfices escomptés pour 2004. La période où l'on payait sur le marché moins de 5 fois le bénéfice escompté était une aberration et il est normal que l'on soit dans une phase de reprise des cours. Mais, comme la plupart des entreprises du secteur ont désormais un bilan assaini, je pense que l'on n'a pas encore atteint les cours d'équilibre. Il existe donc encore un potentiel de hausse pour ces titres.
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