La pub se dope à Internet

Les derniers chiffres du cabinet TNS Media Intelligence le montrent bien. Alors que le marché publicitaire français dans son ensemble progresse très faiblement au premier trimestre 2002 de 2,7% par rapport à la même période de 2002, le segment Internet affiche lui une insolente progression de 31,4%. Certes, Internet ne représente aujourd'hui que 2% du marché publicitaire français, mais ce segment pèse d'ores et déjà davantage que celui du cinéma. La légendaire prudence des annonceurs pour l'e-pub paraît céder le pas à un réel engouement dans une conjoncture qui incite pourtant peu au risque. La guerre provoquée en Irak, l'épidémie de pneumonie et la croissance économique atone décourageraient plutôt les entreprises d'associer leur image à promouvoir à un tel environnement. Sur Internet, c'est, semble-t-il, tout le contraire. Si le mois de mars fut celui du déclenchement des hostilités au Moyen-Orient, il fut aussi celui de la meilleure performance pour la publicité en ligne. En comparaison avec mars 2002, l'e-pub a fait un bond de près de 40 % pour atteindre 35 millions d'euros de recettes brutes sur un mois. Et selon TNS Media Intelligence, cette performance est à mettre à l'actif d'annonceurs qui jouissent déjà d'une certaine expérience dans l'e-pub. C'est pourquoi il n'est guère surprenant de relever que les télécommunications restent le secteur qui contribue le plus à la bonne santé de la publicité en ligne (près de 20%). L'activisme visible sur la Toile du segment tourisme et voyages, enfoncé dans une crise qui dure, se lit également dans les chiffres qui montrent une croissance de 150% entre les mois de mars 2001 et 2002. Pourtant, longtemps l'e-pub a eu du mal à décoller, se montrant à la fois en quête de cibles bien définies et de formats efficaces. Ce temps est bien révolu, tant les annonceurs paraissent enclins à tirer profit de la réactivité sans pareil de ce média. Un facteur aussi saisonnier qu'une bonne météo comme ces dernières semaines incite par exemple les sites de voyages à déployer rapidement des offres afin de toucher une clientèle qu'ils souhaitent jeune, urbaine et plutôt aisée. Soit l'un des portraits robot le plus communément admis de l'internaute. La dimension inquiétante de cette tendance, si elle venait à se confirmer, c'est que la mauvaise conjoncture générale pourrait laisser penser que l'e-pub bénéficier aujourd'hui d'arbitrages favorables des annonceurs au détriment d'autres supports. Or, au vu des perspectives de la centrale d'achats Zenith Optimedia, les médias audio-visuels devraient faire bonne figure dans les prochains mois, sauf imprévu. Cela signifie donc que la presse écrite devrait continuer à souffrir et avoir à se méfier des succès de l'e-pub.
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