SCH défie Total dans Cepsa

Que se passe-t-il autour de Cepsa ? Le deuxième groupe pétrolier espagnol (après Repsol) est l'objet d'une offensive boursière de la part de la première banque du pays, Banco Santander Central Hispano (SCH). Cette dernière a en effet lancé une OPA sur 16% du capital de Cepsa. SCH propose un prix de 28 euros par action, soit une prime de près de 17,3% par rapport au prix de clôture de jeudi. Un prix qui valorise les 16% visés par SCH à 1,2 milliard d'euros. Après avoir été suspendue toute la matinée de vendredi, la cotation de l'action Cepsa a repris. A la Bourse de Madrid, le titre s'est envolé de 17,67% à 28,10 euros après une matinée de suspension.A l'issue de l'opération, SCH devrait détenir 35,9% de Cepsa. Elle sera alors au coude-à-coude avec le premier actionnaire du pétrolier espagnol, Total, qui détient actuellement 45,31% du capital de la compagnie. En réalité, la situation est plus complexe qu'il n'y paraît. En effet, 33,23% du capital de Cepsa sont détenus par une holding, Somaen Dos SL. Mais cette dernière est à son tour détenue à 60% par SCH, à 25% par Total et à 15% par Union Fenosa. C'est donc via Somaen Dos SL que SCH possède actuellement 19,9% du capital de Cepsa. De même, une partie de la participation de Total (8,31%) est détenue via Somaen Dos SL. Jusqu'ici, cette situation complexe ne posait aucun problème puisque SCH, Total et Union Fenosa étaient liés par un pacte d'actionnaires. Or, une modification de la loi espagnole brise de facto ce pacte. Dès hier, Union Fenosa avait alors annoncé sa volonté de céder sa participation dans Somaen Dos SL et, donc, dans Cepsa. Une situation qui a amené, selon son communiqué, SCH à lancer cette OPA. Désormais, la situation semble donc des plus complexes, notamment en raison de la présence de cette holding dans le capital de Cepsa.Officiellement cependant, SCH entend surtout "tirer profit des magnifiques perspectives de développement des activités du pétrolier" en devenant "un de ses actionnaires de référence". Il est vrai qu'au premier semestre 2003, Cepsa a présenté un résultat net de 342,9 millions d'euros en hausse de 56%. Le titre, lui, a progressé de plus de 40% depuis le début de l'année. Mais, pour autant, la plupart des analystes estiment que SCH devrait, à terme, céder l'intégralité de sa participation. Cette opération en serait d'ailleurs le prélude. "En augmentant sa participation, le président de SCH Emilio Botin adresse un message à Total avec lequel il n'a de toute évidence pas été en mesure de parvenir à un accord", explique ainsi un analyste espagnol à Reuters. Le groupe bancaire tenterait donc de faire d'une pierre trois coups: améliorer sa plus-value financière sur Cepsa, rendre sa participation plus attractive et mettre en garde Total contre le risque d'une cession à un concurrent de cette part du capital.Le groupe français, pour sa part, a déclaré vendredi après-midi dans un communiqué "n'être en aucune manière lié" à cette offre. Le pétrolier semble d'ailleurs très mal prendre l'initiative. Total indique ainsi que la banque asturienne a "agi en violation des engagements mutuels entre les deux parties qui régissent leurs relations". En conséquence, le groupe de Thierry Desmarets "entreprend les actions nécessaires afin de protéger ses droits et les intérêt de ses actionnaires". Une belle bataille en perspective...
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