Après des résultats décevants, Bayer reste prudent pour 2003

Résultats plutôt décevants pour Bayer. Le troisième groupe chimiste européen a publié des chiffres trimestriels inférieurs aux attentes, en raison de la baisse continue de la demande dans la chimie et pour les matières plastiques. Certes, Bayer, bénéficiant des effets d'un vaste plan de restructuration, a dégagé un bénéfice opérationnel en hausse 80% au second trimestre, à 454 millions d'euros. Mais ce chiffre reste sensiblement inférieur aux prévisions des analystes interrogés par Reuters, établies en moyenne à 478 millions d'euros. Les ventes ont baissé de 3% à 7,25 milliards d'euros, pâtissant de l'impact des taux de changes, défavorables à l'euro. Hors effet devises, le chiffre d'affaires, qui inclut cette année l'activité CropScience d'Aventis, augmente de 7,3%. Toutes les activités du groupe ne sont pas logées à la même enseigne. Ainsi, les résultats de Bayer ont principalement été soutenus par la division santé, dont les coûts ont été largement réduits. En dépit de ventes en baisse, son résultat a ainsi augmenté de 52,8% à 379 millions d'euros. Les résultats ont été tirés par les bonnes performances de la Pharmacie, notamment de l'antibiotique Cipro et du coagulant Kogenate.En revanche, les divisons CropScience et industrie se sont avérées décevantes. En dépit d'une amélioration de 50% au cours du trimestre à 33 millions d'euros due à l'acquisition d'Aventis CropScience l'an passé, le bénéfice opérationnel de la première n'a pas satisfait les attentes des analystes. Concernant la branche industrie, la division Polymères a vu ses ventes reculer de 8% pour un résultat multiplié par plus de 4 à 15 millions d'euros. L'activité Chimie a subi un déclin de son revenu de 26,6%, notamment dû au désengagement dans certains actifs. Le résultat net du groupe ressort en baisse de 56% sur le trimestre à 128 millions d'euros, en raison d'un effet de base défavorable. L'an passé, Bayer avait bénéficié d'une plus-value exceptionnelle issue de la vente de ses parts d'Agfa l'an dernier à la même période. Néanmoins, le bénéfice est inférieur au consensus. Ces performances mitigées invitent Bayer à rester prudent pour le second semestre. Dans son communiqué, le groupe avoue ne pas anticiper de franche reprise de l'économie. Les conditions du secteur de la chimie devraient légèrement s'améliorer, mais resteront difficiles, entre les coûts élevés des matières premières, les taux de changes défavorables et la faiblesse de la demande. Pour le troisième trimestre, les profits de la division pharmaceutique de Bayer seront érodés par les coûts de lancement du Levitra. De son côté, les ventes de CropScience vont se contracter. Dans ces conditions, le PDG du groupe, Werner Wenning, s'est contenté de renouveler ses prévisions d'une croissance à deux chiffres du résultat opérationnel pour 2003. En parallèle, l'affaire du Lipobay continue de peser sur Bayer. L'anticholéstérol retiré du marché en 2001 est accusé d'avoir provoqué au moins une centaine de décès. Certes, le scénario catastrophe s'est peu à peu éloigné, depuis deux acquittements aux Etats-Unis ayant poussé d'autres plaignants à trouver des arrangements à l'amiable avec le géant de la chimie. Le groupe a déjà réglé 1.211 plaintes de cette façon, dépensant 432 millions de dollars au total. Mais à ce jour, les plaintes s'accumulent toujours. Le groupe fait encore l'objet de 10.100 plaintes, soit 700 de plus qu'à la fin du mois de juin, et certaines d'entre elles pourraient se grouper en "class action" (action en nom collectif), ce qui pourrait s'avérer plus coûteux pour le groupe. Les investisseurs accueillent défavorablement l'ensemble de ces annonces, et l'action termine en baisse de 7,28% à 19,73 euros à Francfort.
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