Valse à la tête du Crédit Agricole

Dominique Ferrero, premier directeur général délégué de la Banque verte, et Marc-Antoine Autheman, responsable de la banque de détail et banque privée à l'international, quittent le groupe. Le conseil d'administration de Crédit Agricole SA (CA.SA), réuni cet après-midi, a entériné cette décision. Mais le big bang managérial ne s'arrête pas là. Il faut en effet pourvoir les postes laissés vacants par Dominique Ferrero. Edouard Esparbès, directeur général de la Caisse de Crédit Agricole d'Ile de France, est nommé à compter du 1er janvier directeur général délégué de CA.SA. Il succédera également à Dominique Ferrero à la tête de Crédit Agricole Indosuez-BFI, une fois que le conseil d'administration aura entériné sa nomination. Quant à Georges Pauget, directeur général délégué de CA.SA, il assurera la direction générale du Crédit Lyonnais. Enfin, Jean-Frédéric de Leusse, directeur général de la Fédération Nationale du Crédit Agricole, il rejoindra bientôt CA.SA pour succéder à Marc-Antoine Autheman. Pour beaucoup d'observateurs, cette dernière nomination apparaît comme un tremplin. Très proche de René Carron, Jean-Frédéric de Leusse est appelé à gravir les échelons au sein de CA.SA. Les dirigeants du Crédit Agricole, René Carron, président, et Jean Laurent, ont été contraints de procéder à de tels changements, car l'équipe de direction mise en place après le rachat du Lyonnais n'a pas su trouver de terrain d'entente.Le départ de Dominique Ferrero ne constitue qu'une demi-surprise, tant étaient connues les relations difficiles entretenues par Jean Laurent, directeur général, et Dominique Ferrero, artisan du rapprochement Crédit Agricole-Crédit Lyonnais et chargé de mener à bien la fusion des activités de banque d'investissement des deux groupes. Des tensions reflétant de surcroît l'atmosphère qui règne plus largement entre les équipes des deux banques. Récemment, certains cadres du Crédit Agricole n'hésitaient pas à faire part de leur amertume . "Jean Laurent n'a pas su résister aux assauts répétés de Dominique Ferrero pour asseoir son pouvoir et celui de ses fidèles lieutenants", déplorait l'un d'entre eux, un autre n'hésitant pas à lancer: "c'est une OPA à l'envers. Les anciens du Lyonnais arrivent en terrain conquis, ils sont très combatifs avec un brin d'arrogance sur leur professionnalisme".Dans ces conditions, il semblait difficile de miser sur la longévité de la collaboration entre Jean Laurent et Dominique Ferrero. Le départ de ce dernier était évoqué depuis quelques semaines, mais les rebondissements de l'affaire Executive Life ont relégué, pour un temps seulement, les problèmes de management de la Banque verte. Aujourd'hui, les dirigeants de CA.SA estiment qu'ils ont porté au pouvoir une équipe soudée, qui de surcroît est issue de leur sein.En tout cas, ces remous ne plaisent pas au marché. L'action, qui était en hausse dans la matinée, a brutalement fait machine arrière. En fin d'après-midi, elle lâche 1,13%, à 18,40 euros.
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