AOL n'en finit pas de payer sa fusion avec Time Warner. Après une dépréciation de 54 milliards de dollars en 2002, le géant des médias pourrait passer une nouvelle charge d'au moins 10 milliards de dollars avant la fin du mois de janvier. C'est en tout cas ce que pressentent les analystes interrogés par Reuters et ce qu'affirme aussi le Washington Post. En octobre dernier, le groupe avait prévenu que les amortissements sur les survaleurs n'étaient pas terminés, sans préciser aucun montant. Pour les dirigeants du groupe, cette charge, qui ne donne pas lieu à une sortie de liquidité, n'a pas d'impact sur la santé financière de l'entreprise. Un argument largement réfuté par les analystes. En effet, de nouvelles charges devraient peser sur le ratio d'endettement de l'entreprise. Or, le groupe est largement endetté à hauteur de 26 milliards de dollars. Il doit donc maintenir ses capitaux propres à un certain niveau s'il ne veut pas subir de nouvelle dégradation de la part des agences de notation et rendre plus difficile et plus contraignante l'obtention de crédits auprès des banques."La charge sera probablement de 15 milliards de dollars. La dette sera à nouveau dégradée", affirme Doug Rass, qui dirige un hedge fund chez Seabreeze Parteners. S&P a assuré qu'il pourrait rabaisser sa note actuellement établie à BBB+ tandis que Moody's note actuellement AOL à Baa1 avec une perspective négative. Des propos qui sont toutefois modérés par d'autres analystes, pour lesquels le plus important est que le groupe poursuive sa croissance et dégage des cash-flows. La valeur de la fusion d'AOL avec Time Warner devrait donc se réduire à nouveau. A l'origine, l'opération avait été estimée à 181 milliards de dollars. Aujourd'hui, elle est estimée à 106 milliards de dollars. Depuis le rachat de Time Warner par AOL début 2001, le titre AOL a perdu presque 70% de sa valeur.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:10

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