BNP Paribas résiste malgré un environnement difficile

Ouvrant le bal des publications de résultats des banques françaises, les chiffres de BNP Paribas n'ont pas réservé de surprise aux investisseurs mercredi. Les résultats trimestriels, légèrement meilleurs que prévu, ont confirmé la tendance observée ces derniers mois, à savoir la capacité de résistance de la première banque de la zone euro par sa capitalisation boursière, dans un environnement difficile.Sur la période octobre-décembre, le bénéfice net est ressorti en baisse de 19,6% à 696 millions d'euros, un chiffre meilleur que les attentes des analystes qui tablaient sur un repli de 25%. Le produit net bancaire a limité sa baisse à 4,5%, à 4,203 milliards d'euros, en ligne avec le consensus des analystes. Enfin, le résultat brut d'exploitation (RBE) est légèrement supérieur aux attentes, à 1,438 milliard d'euros (-9,4% sur un an). Sur ce montant, la banque de détail affiche un RBE en hausse de 10,7% sur un an à 879 millions d'euros, compensant en partie la baisse du RBE de l'activité banque privée et gestion d'actifs, en recul de 18,2% à 189 millions d'euros, et celle de la partie banque de financement et d'investissement, en déclin de 26,5% sur un an à 436 millions d'euros.Des résultats sans surpriseSur le trimestre, les provisions se sont en revanche établies à 455 millions d'euros, affichant donc une progression de 11%, un montant légèrement supérieur aux pronostics des analystes. Sur l'ensemble de l'exercice 2002, le résultat net ressort en baisse de 18% à 3,3 milliards d'euros, tandis que le produit net bancaire recule de 3,8% à 16,7 milliards d'euros. Le résultat brut d'exploitation s'établit à 5,8 milliards d'euros (-10,4%).Ces résultats n'ont pas surpris les analystes. "Il n'y a pas de surprise, c'est en ligne avec ce qui était attendu", a confié l'un d'entre eux à Reuters. "C'est un peu mieux que ce que j'attendais et c'est exactement dans le consensus", a par ailleurs estimé Pascal Decque de CDC Ixis.Mais, au delà de la publication des résultats, ce sont surtout des déclarations sur les intentions du groupe à l'égard du Crédit Lyonnais qui étaient attendues. Pour l'instant, BNP Paribas opte pour le statu quo. "Les décisions concernant la participation de 16,2% au capital du Crédit Lyonnais, acquise pour un prix de revient moyen de 54,7 euros, seront prises le moment venu", précise le communiqué. Un point de vue que Michel Pébereau, le PDG, a développé lors de la conférence de presse tenue dans la matinée. L'offre du Crédit Agricole sur le Lyonnais n'étant pas encore lancée, il a indiqué que toutes les options restent ouvertes. Et de toute manière, le rachat du Crédit Lyonnais "n'est pas pour nous une opération vitale", a-t-il ajouté.Pas de rapprochement avec la Société GénéraleConstatant que la Banque verte avait pris de l'avance dans le dossier du Lyonnais, les observateurs s'étaient d'ailleurs depuis quelques temps tournés vers la Société Générale, une autre proie potentielle. Mais de ce côté Michel Pébereau a réduit à néant les espoirs des spéculateurs. "Certaines spéculations font état d'un rapprochement avec la Société Générale, c'est totalement exclu", a-t-il lancé, mettant en avant les "risques d'exécution" mais aussi "le poids du passé [qui] rend le rapprochement des cultures des deux entreprises impossibles".Enfin, un rapprochement avec une banque hors de l'Hexagone ne paraît guère plus probable aux yeux de Michel Pébereau. Interrogé plus particulièrement sur le cas de Fortis, il a répondu qu'une fusion transfrontalière serait "difficile pour le moment", même s'il n'a jamais exclu une telle opération. Pour l'heure, il lui semble en effet impossible de dégager des synergies sur l'informatique et un rapprochement à l'échelle européenne ne sera réalisable qu'après une harmonisation complète des droits de la consommation et partielle sur le plan fiscal.A Paris, le titre BNP Paribas gagne 3,94%, à 38,03 euros, en fin d'après-midi. En revanche, la Société Générale fait les frais du discours de Michel Pébereau. L'action du groupe de Daniel Bouton perd 3,67%, à 51,15 euros.
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