Toyota fait fi de la morosité du marché

La performance flirte avec l'insolence. C'est en effet au moment où les marchés automobiles (américain et européen) sont en berne et où certains constructeurs patinent que Toyota publie des chiffres record. Sur le premier semestre (à fin août) de son exercice 2003/2004, le constructeur a ainsi enregistré un résultat net en hausse de 23,2%, à 524,4 milliards de yens (4,17 milliards d'euros).Le bénéfice d'exploitation est pour sa part en progression de 12,1%, à 767,7 milliards de yens (6,1 milliards d'euros). Une performance d'autant plus appréciable que le premier trimestre s'était soldé par un repli de 13,2% du résultat opérationnel. D'ailleurs, les analystes - bien que pensant que Toyota était capable de redresser la situation - n'attendaient qu'un résultat opérationnel stable sur le semestre.Les taux de change (qui avaient lourdement affecté le groupe au premier trimestre) étant globalement restés inchangés au deuxième trimestre, "il y a eu d'énormes réductions de coûts", constate Christopher Richter, en charge du suivi du groupe chez HSBC. Mais, son succès, Toyota le doit avant tout à ses résultats commerciaux.Ainsi, le chiffre d'affaires du groupe s'est apprécié de 8% à 8.224 milliards de yens (65,45 milliards d'euros) entre avril et septembre. Sur cette période, Toyota a vendu 3,17 millions de véhicules, soit 7,4% de plus qu'un an plus tôt. Rappelons qu'entre janvier et octobre, le marché américain a baissé de 1,5%, et que le marché européen affichait le même repli à fin septembre."Tandis que les grands marchés ont connu une croissance limitée ces dernières années, les ventes de véhicules de Toyota ont joui d'une hausse annuelle continue de 400.000 unités par an. Même au cours du semestre concerné, les ventes au détail à l'étranger ont crû de manière sensible dans toutes les régions", s'est félicité le directeur général adjoint, Ryuji Araki. Preuve du succès rencontré par les modèles du groupe: Toyota a pris pour la première fois en août la place d'un des "big three" sur le marché américain, en se plaçant devant Chrysler (depuis le début de l'année, sa part de marché y est de 11,2%, contre 10,4% fin 2002).Et le Japonais compte bien enfoncer le clou sur la fin de l'exercice. Aussi a-t-il relevé de 6,41 millions à 6,57 millions de véhicules sa prévision de ventes mondiales en 2003/2004 (à fin mars). Plus ambitieux encore, "nous comptons réaliser des bénéfices record à tous les niveaux", a lancé l'un des dirigeants du groupe, Takeshi Suzuki, en conférence de presse. Bien que la faiblesse du dollar constitue un risque (Toyota attend un dollar à 112 yens en moyenne sur l'exercice contre 115 précédemment), les analystes restent convaincus des bonnes perspectives du groupe. Quelques éléments laissent d'ailleurs entrevoir qu'il a relativement bien débuté son second semestre. A l'inverse de la tendance générale, Toyota a ainsi progressé de 11,7% sur le marché français en octobre, passant en volumes de ventes devant Fiat.
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