Difficile de se montrer déçu lorsqu'un groupe parvient à multiplier par 3,5 ses résultats. Pourtant, les chiffres délivrés jeudi soir par Arcelor ne provoquent pas l'enthousiasme sur le marché (le titre perd 1,34% vendredi soir). Car, si le bénéfice semestriel du sidérurgiste est passé de 103 à 358 millions d'euros en un an, les analystes du consensus Reuters - qui s'attendaient à une belle performance - espéraient un chiffre encore meilleur: 408,6 millions d'euros en moyenne.C'est principalement au niveau des ventes que se trouve la cause de ce décalage. Là où le marché visait plus de 14 milliards d'euros, le groupe n'a pu faire mieux que 13,5 milliards. Pourtant, Arcelor avait annoncé une augmentation de 15 euros du prix de sa tonne d'acier applicable aux deuxième et troisième trimestres. Mais les volumes n'ont pas suivi. C'est d'ailleurs un élément qu'avaient déjà pointé du doigt certains analystes, en faisant référence à la politique du groupe, qui privilégie les prix aux volumes.Dès lors, et malgré des synergies de 280 millions d'euros liées à la fusion, le groupe est également resté en-deça des attentes au niveau opérationnel. Bien sûr, là encore, la performance est notable, le bénéfice opérationnel ayant doublé, à 745 millions d'euros. Cependant, les observateurs tablaient sur un chiffre de 791 millions.Enfin, le groupe ne devrait pas plus rassurer avec ses perspectives. Comme il l'avait déjà indiqué en juillet, il s'est montré extrêment prudent pour l'avenir. "Les perspectives économiques restent sombres à court terme", peut-on lire dans le communiqué, qui ajoute que, si une reprise économique se concrétisait, son effet sur les résultats des entreprises "ne pourrait être visible avant le premier trimestre 2004". Dans ces conditions, et compte tenu de la saisonnalité de son activité, Arcelor a confirmé que "les résultats du groupe au deuxième semestre seront en retrait par rapport à ceux des six premiers mois".

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:39

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