Dégradé par S&P, Ford rassure les marchés

Un paradoxe ? Mercredi, Standard & Poor's a annoncé qu'il abaissait d'un cran les notes long terme et court terme de la dette de Ford. Le groupe de Dearborn se voit ainsi noté BBB- sur le long terme et A-3 sur le court terme par S&P. Dans les deux cas, Ford n'est donc plus qu'un cran au-dessus du statut de "junk bond" (obligation pourrie) qui en ferait une valeur spéculative. Mais, et c'est sans doute le point le plus important, la perspective affichée par S&P sur le groupe automobile est stable dans les deux cas. La dégradation de Ford ne faisait certes aucun doute. Mais la question résidait dans la perspective qu'allait présenter S&P. En cas de perspective négative, les marchés, craignant le passage de Ford au rang de "junk", auraient massivement vendu titres et obligations du groupe. Or, dans son communiqué, S&P insiste très clairement sur le fait que la note actuelle de Ford n'est pas mise en danger "tant que le groupe maintient sa bonne position de liquidités". Du coup, les opérateurs saluent cette dégradation et les obligations du groupe sont plus recherchées. Le spread entre le bon de référence du groupe et le bon du trésor américain a ainsi été réduit de 35 points de base à 2,75%. Parallèlement, en milieu de séance, l'action Ford gagnait 3%. Et les gérants et analystes se montraient particulièrement heureux. "C'est indubitablement une bonne nouvelle", claironnait ainsi l'un d'entre eux cité par Reuters. Il est vrai que la sanction de S&P est tempérée par un bilan globalement positif de l'agence sur Ford. Certes, le constructeur ne devrait pas voir "d'amélioration substantielle de sa rentabilité dans les prochaines années", mais S&P salue l'amélioration des résultats par rapport à 2002, notamment grâce aux réductions de coûts et économies réalisées avec des fermetures de sites. Ford s'est d'ailleurs étonné de cette dégradation: une réaction justifiée en effet au vu du communiqué de S&P. General Motors exportera pour 1,3 milliard de dollars en Chine.La meilleure défense étant l'attaque, GM, menacé sur son marché intérieur par les constructeurs asiatiques, a décidé de porter l'offensive outre-Pacifique. On savait que le groupe avait l'intention de produire rapidement des véhicules dans l'Empire du Milieu. On en sait un peu plus aujourd'hui. Le groupe de Detroit devrait fournir des pièces détachées de Cadillac et de Buick pour son usine de Shanghai. Les véhicules seront assemblées sur place. Cette première pour le marché chinois est mise en avant par Pékin pour montrer sa volonté de respecter, avant les délais, les règles de l'OMC.
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