Les Etats-Unis prêts à accepter la reprise de Global Crossing par un groupe étranger

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Le sauvetage de Global Crossing, l'opérateur télécoms américain en déroute, devrait bientôt connaître son épilogue... Un épilogue sans surprise au final, alors que l'aventure de l'opérateur, en faillite depuis janvier 2002, a tourné ces derniers mois à l'épopée politique. Comme prévu au départ, Global Crossing devrait donc être racheté par Singapore Technologies Telemedia. C'est en tout cas ce qu'a déclaré le patron de l'opérateur américain John Legere au quotidien singapourien Straits Times. Selon lui, l'investissement de ST Telemedia devrait être au final approuvé par les autorités américaines.De fait, la Commission aux affaires étrangères, dirigée par le secrétaire au Trésor John Snow, présentera le projet au président Georges Bush lui-même qui aura ensuite 15 jours pour donner son accord. En avril dernier, le Wall Street Journal révélait l'ouverture d'une sévère enquête au bout de laquelle il revenait au président des Etats-Unis de prendre la décision finale. Lorsqu'elle est engagée, cette procédure amène en général les acquéreurs potentiels à retirer leur offre. De fait, l'un des deux acquéreurs potentiels, Hutchison Technologies, un groupe de Hong-Kong, a officiellement retiré son offre en juin dernier.Pourquoi un dossier a priori simple - le sauvetage d'une entreprise en faillite - est-il monté en si haut lieu? Au départ applaudi par les analystes, le projet de reprise de 61,5% du capital pour 250 millions de dollars par des groupes asiatiques a vite éveillé les soupçons. En effet, l'opérateur américain Global Crossing transportant des données jugées sensibles -en particulier celles du FBI ou de la CIA - les autorités américaines se sont par exemple demandées comment pourrait réagir un propriétaire étranger en cas de divergence politique. En particulier, un acquéreur potentiel tel que Hutchison Technologies, proche du gouvernement chinois. D'où le retrait de ce dernier... Mais l'heure n'est plus aux suspicions politiques. D'ailleurs, dans son interview, John Legere assure aujourd'hui que les soupçons ne portaient pas particulièrement sur la nationalité du groupe mais que l'enquête soulevait plutôt de manière générale la question du passage sous drapeau étranger d'un groupe américain d'infrastructures. De toutes façons, afin de vraiment calmer les esprits, le premier ministre singapourien Goh Chok Tong a écrit au vice-président Dick Cheney pour le rassurer...