Le groupe met un terme à l'activité de réassurance des garanties financières américaines. Il arrête aussi la souscription et le renouvellement de la réassurance vie et dommages. S'il reste aux Etats-Unis en réassurance, c'est de très loin, puisqu'il opèrera... de Paris. Pour Axa, cette mesure est destinée à "améliorer le contrôle et la rentabilité de cette structure". En d'autre terme, à réduire ses foyers de pertes.Et le groupe français ne fait pas exception dans ce domaine. Nombreux sont les réassureurs européens qui souffrent des Etats-Unis. Et non des moindres. Le leader Munich Re s'y est pris à deux fois pour recapitaliser sa filiale locale. En deux ans, cela lui a coûté la bagatelle de trois milliards d'euros. En revanche, le numéro six mondial, Gerling ne s'en est pas remis. En effet, le marché américain est considéré comme l'une des principales causes de sa déconfiture. Suivant sur la liste, le numéro sept Scor a évité de peu le drame. Mais dans son plan de redressement, le Français a décidé de se faire désormais tout petit là bas. La faute à pas de chance ? Toutes ces mésaventures tendraient plutôt à démontrer que bien avant l'Europe, les Etats-Unis ont connu une évolution importante du risque et de sa nature. L'amiante, la santé, la pollution, l'environnement: ces problèmes ont émergé à la fin des années 80 et depuis la facture n'a cessé de s'alourdir pour les assureurs et les réassureurs. On estime ainsi à 120 milliards de dollars le coût de l'asbestose aux Etats-Unis pour l'industrie de l'assurance et de la réassurance et à 50 milliards de dollars celui de la pollution. D'autant que ce pays s'est fait une spécialité des arguties juridiques et de la multiplication des procès en tous genres pour trouver les responsables et leur demander des dommages et intérêts faramineux. Tout entier à leur conquête, les réassureurs européens n'ont pas vu venir le coup.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:11

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