La Commission européenne "sans indulgence" avec Lagardère

Lagardère devra bien faire d'importantes concessions s'il veut mettre la main sur Editis, ex-VUP. C'est ce qui ressort en filigrane du dernier communiqué publié par le groupe de médias français. On y apprend que la Commission européenne a procédé à "un relevé précis, sans équivoque ni indulgence, des points litigieux qui posent un certain nombre de problèmes, depuis le début de la procédure jusqu'à aujourd'hui". L'équipe de Lagardère examine actuellement le lourd document remis par la Bruxelles faisant état de ses griefs envers le projet de reprise d'Editis annoncé l'an passé. Comme le veut la procédure, le groupe de médias français répondra "dans une dizaine de jours" à certains arguments avancés par la Commission" et proposera "début décembre, ses remèdes". En effet, Lagardère est tenu de communiquer par écrit avant le 13 décembre au commissaire de la concurrence, Mario Monti, ses engagements formels sur le périmètre d'Editis, la procédure arrivant à terme le 13 janvier prochain. Le groupe n'en a pas dit plus sur ses intentions vis-à-vis d'Editis. Tout juste s'est-il contenté de préciser que le projet veillerait à préserver "la cohérence de son projet industriel soit préservée". En même temps, les décisions qui seront prises assureront, voire défendront, s'il le faut, les intérêts des actionnaires. Depuis son annonce, le projet de reprise de VUP par Lagardère a mis le monde de l'édition en ébullition. Toutes les rumeurs concernant le futur éclatement du pôle Editis ont alimenté les colonnes de la presse ces derniers mois. Parmi les critiques évoquées, la main mise sur la distribution de la presse. Mais aussi les risques de concentration verticales. Déjà, de futurs repreneurs se manifestent. L'italien RCS Libri s'est dit intéressé par les livres de poche. Les maisons d'édition d'hachette (Livre de Poche, Le Masque, Harlequin, J'ai Lu) et celles d'Editis (Pocket, 10/18, Fleuve Noir) ne devraient pas rester entre les mêmes mains. Hachette possède en outre Fayard, Grasset, Stock, ou encore les Guides bleus. Tandis qu'Editis chapeaute Larousse, Le Robert, Bordas, Nathan, Plon, Laffont.
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