Zurich retrouve une croissance solide

Par latribune.fr  |   |  424  mots
La thérapie de choc de James Schiro sur Zurich Financial Services porte ses fruits. Pour le troisième trimestre consécutif, le premier assureur suisse a affiché un bénéfice net. Entre juillet et septembre, ce dernier s'élève à 701 millions de dollars. On est loin de la perte de 763 millions de dollars subie l'an passé sur la même période. Mais ce chiffre dépasse également les attentes des analystes : le consensus réalisé par Bloomberg prévoyait un bénéfice de 435 millions de dollars.La politique de recentrage, de réductions de coûts et d'augmentation des primes du patron américain aura donc été d'une efficacité redoutable. Mais il ne faudrait pas oublier que la conjoncture est plus favorable (baisse des dommages et hausse des marchés d'actions). Au troisième trimestre, le groupe helvétique affiche ainsi un ratio combiné (sinistres et frais généraux sur primes encaissées) de 98,2% dans ses activités non-vie, soit 16,6 points de moins qu'il y a un an et 0,6 point de moins qu'au deuxième trimestre. Les entrées de primes, il est vrai, ont explosé grâce aux hausses de prix. Sur un an au troisième trimestre, elles ont progressé de 19% à 9,2 milliards de dollars. Entre janvier et septembre, la hausse est encore plus impressionnante : +29%. Tout ne va cependant pas au mieux dans le meilleur des mondes possibles. La division spécialisée dans l'assurance des sociétés de croisière et des compagnies aériennes reste à la dérive. Sa perte au troisième trimestre a atteint 488 millions de dollars. Le groupe a dû passer 242 millions de dollars de provisions pour dépréciation d'actifs sur cette seule division. Sans compter que le groupe a dû augmenter de 354 millions de dollars les réserves centrales. Outre ce point délicat, les opérateurs sont fortement déçus par le bénéfice opérationnel présenté par le groupe. Le business operating profit (BOP) utilisé pour mesurer la rentabilité des activités centrales du groupe hors exceptionnels n'a atteint que 206 millions d'euros. Le consensus Reuters attendait 407 millions d'euros. De quoi inquiéter les marchés qui considèrent que, en dehors d'investissements volatils et de plus-values de cessions, Zurich n'est pas aussi rentable qu'ils le pensaient. Et les propos rassurants de James Schiro, qui a ainsi affirmé que son groupe était "bien placé" pour continuer sur la voie "de la croissance profitable", ne les rassureront certainement pas suffisamment. Le titre abandonne ainsi 2,93% en clôture à Zurich.