BASF inquiète les marchés

BASF a encore prouvé sa capacité de résistance. Ainsi, sur le deuxième trimestre, la baisse des ventes sur un an de 1,6% à 8,2 milliards d'euros est principalement due à la baisse du dollar. En volume en effet, et malgré la faiblesse de l'environnement économique actuel, les ventes du chimiste ont progressé de 3,2%. BASF se paie même le luxe de s'offrir une hausse de 1,2% de son résultat d'exploitation hors éléments exceptionnels, à 832 millions d'euros. Un chiffre supérieur au consensus Reuters qui n'attendait pas plus de 823 millions d'euros. Certes, le résultat net est lui décevant avec une baisse sur un an de 61% à 195 millions d'euros, alors que le consensus calculé par Bloomberg attendait 308 millions d'euros. Mais ce recul est en grande partie due au paiement exceptionnel d'un impôt en Allemagne pour 124 millions d'euros. BASF a donc fait mieux que se défendre. Et le président du directoire du chimiste, Jürgen Lambrecht, a pu se féliciter, dans un communiqué, que l'on "pouvait toujours compter sur la force de BASF, même quand il faut opérer dans un contexte économique difficile". Cette résistance s'explique d'abord par la remontée de ses prix de 3% en moyenne opérée par le groupe au cours du trimestre, mais aussi par l'intégration d'une division pétrochimique, qui lui permet de limiter l'effet de la hausse du pétrole. La division pétrole et gaz continue d'ailleurs d'être l'un des plus importants contributeurs au résultat d'exploitation du groupe, malgré un recul de 5% sur un an. On notera également la bonne performance de la division produits agricoles, dont le résultat opérationnel avant exceptionnels progresse de 60%. Tout va donc pour le mieux ? Pas vraiment, car les opérateurs se sont inquiétés de l'extrême prudence de Jürgen Lambrecht pour l'avenir. Ne voyant aucun retournement économique avant "au mieux" le quatrième trimestre 2003, le président du directoire ne se veut pas "particulièrement optimiste au sujet du résultat et des ventes". Et celui-ci de prévoir pour 2003 un chiffre d'affaires proche de celui de 2002 et un résultat d'exploitation "inférieur". Devant ces risques, le groupe indique donc que "des efforts majeurs sont donc encore nécessaires pour atteindre les résultats de l'an passé". Un discours presque pessimiste qui a donc fait craindre une dégradation de la situation de BASF au cours du second semestre. Certes, ce passage difficile n'est pas une surprise. JP Morgan indiquait déjà le 14 juillet dernier qu'il s'attendait à "un discours très prudent de BASF sur le troisième trimestre". Les propos de Jürgen Lambrecht ressemblent pourtant à un "profit warning". Car, dans la foulée du bon premier trimestre, chacun s'attendait à un résultat d'exploitation en hausse sur 2003. Le groupe lui-même avait considéré qu'une "hausse légère" de ce résultat était possible. Conséquence: le titre, qui a pris 19% depuis fin mai, est très fortement corrigé à Francfort. En fin d'après-midi, il perdait 3,67% à 39,88 euros.
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