Le gouvernement américain freine la reprise de Global Crossing

Lorsque Georges W. Bush s'en mêle, c'est que l'affaire est sérieuse, voire grave. Ce qui était l'an passé un simple sauvetage d'entreprise en déroute est passé au rang de dossier sensible à même de menacer la sécurité nationale. Ce dossier, c'est tout simplement la reprise par le tandem Hutchison Whampoa/Singapore Technologies de l'opérateur télécoms Global Crossing, sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites depuis janvier 2002.Annoncée en août 2002, l'opération n'est pas près d'être bouclée. Selon le Wall Street Journal, Washington va ouvrir une enquête de 45 jours sur les intentions du duo asiatique. Les conclusions du rapport rédigées par la Commission des investissements étrangers seront remises au président Bush en personne, qui aura 15 jours pour trancher. En ouvrant cette enquête, Washington lance la procédure la plus sévère à sa disposition et qui en général amène les acquéreurs potentiels à retirer leur offre.De fait, dans la journée de mercredi, le groupe chinois Hutchinson a annoncé qu'il retirait sa candidature. Ce qui devrait laisser Singapore Technologies entrer seul dans le capital de Global Crossing. En août dernier, les deux groupes avaient proposé la reprise de 61,5% du capital de l'opérateur en faillite pour 250 millions de dollars. Au départ applaudi par les analystes, le projet d'investissement a pris une tournure politique. A la base des suspicions, la nationalité des deux groupes et surtout leurs relations avec leur gouvernement respectif. A Washington, on se demande par exemple quelles intentions pourrait avoir un groupe tel qu'Hutchinson, un Hongkongais proche du gouvernement chinois, vis-à-vis d'un opérateur télécoms américain. Et surtout quelle serait l'attitude des nouveaux propriétaires en période d'incertitude ou de guerre.Des doutes qui avaient poussé un opérateur américain méconnu, IDT, à faire une contre-offre de reprise en février dernier (lire ci-contre). "Nous trouvons que laisser ce réseau de télécommunications aux mains d'un pays communiste pose de sérieux problèmes de sécurité nationale. Ce réseau transporte des données confidentielles provenant du département de la Justice, du FBI et de la CIA, on ne peut donc pas le mettre dans des mains étrangères", expliquait alors Jim Courter, le directeur général d'IDT, répercutant le résultat de conversations tenues avec le gouvernement américain.
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