Technip compte sur un redressement rapide de son activité

Technip veut croire que le pire est derrière lui. La société parapétrolière a annoncé vendredi matin une perte nette consolidée de 15 millions d'euros au deuxième trimestre. Un an auparavant, la perte nette était de 14,1 millions d'euros. Une grosse déception pour les analystes qui s'attendaient, selon le consensus calculé par Reuters, à une perte nette trimestrielle de 1,6 millions d'euros seulement. Certes, Technip a encore passé 29 millions d'euros d'amortissement sur les survaleurs dans ses comptes, mais la déception est bien ailleurs puisque sur le trimestre le résultat avant ces amortissements n'est que de 14 millions d'euros, contre 24,5 millions d'euros attendu par le consensus Reuters. Le groupe a pourtant nettement amélioré son activité au premier semestre. Le résultat opérationnel avant amortissement des survaleurs progresse ainsi de 10% à 96,7 millions d'euros et le taux de marge opérationnelle passe à 4,5% contre 4% un an auparavant. Mais cette hausse est en grande partie due au très bon premier trimestre de Technip. Le deuxième trimestre est bel et bien resté en demi-teinte, y compris au niveau opérationnel. Sur un an, le résultat opérationnel trimestriel est en effet inchangé et le taux de marge stable.Ce trimestre décevant s'explique d'abord par l'impact des variations de change: le chiffre d'affaires du premier semestre est ainsi quasi inchangé à 2,2 milliards d'euros, mais hors effets de périmètre et variations des taux de change, il progresse de 11%. Autre difficulté majeure: l'activité offshore dont le chiffre d'affaires recule de 17% au deuxième trimestre. Le groupe accuse ainsi le coup du ralentissement de l'activité dans le Golfe du Mexique et en Mer du Nord, notamment. Enfin, Technip doit accuser un alourdissement de 35% de sa charge d'impôt sur le premier semestre à 37,5 millions d'euros. Un alourdissement dû selon le groupe à la "répartition géographique des résultats".Malgré tout, le groupe se veut confiant. Et il appuie cette confiance sur un carnet de commande très bien rempli. Au cours du deuxième trimestre, les commandes enregistrées se sont ainsi élevées à 2,7 milliards d'euros, soit 1,2 milliard d'euros de plus qu'au premier trimestre et 1,5 milliard de plus qu'au deuxième trimestre 2002. Une belle performance qui s'explique en grande partie par le gain d'un contrat de 1,2 milliard d'euros passé avec Total. Mieux encore, le backlog des commandes, c'est-à-dire le montant des contrats en vigueur restant à exécuter atteint au 30 juin 2003 un niveau record: 7,6 milliards d'euros, soit 21 mois de chiffre d'affaires. Un chiffre qui est en hausse de 24% par rapport au 31 mars dernier.C'est dire si Technip considère avoir encore de la marge de progression. Le président du groupe Daniel Valot se veut ainsi optimiste. Il indique qu'il est "vraisemblable que le chiffre d'affaires de Technip croîtra plus rapidement que prévu initialement en 2003". Du coup, le résultat opérationnel devrait afficher sur l'année une progression de 10%. Mais le résultat net ne devrait pas en profiter car la charge d'impôt continuera à progresser plus vite que le résultat net avant impôt. Malgré cela, l'optimisme des dirigeants semble partagé par les analystes. Andrew Wittock, analyste chez William de Broe interrogé par Bloomberg relève ainsi une nette amélioration de l'activité du groupe depuis avril. Mais il doute pour autant que les bonnes performances attendues de Technip soient liées à sa fusion avec Coflexip. "Les dirigeants continuent de déclarer que la fusion fait sens. Rien n'est moins sûr selon moi", affirme-t-il ainsi.En clôture vendredi, l'action Technip termine sur une hausse de 0,72% à 83,60 euros.
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