Procter & Gamble s'offre le contrôle de Wella

Aiguilloné par Henkel, l'américain Procter & Gamble (P&G) n'aura pas tardé à réagir. Le groupe est parvenu à un accord avec les actionnaires familiaux de Wella, numéro deux mondial des soins capillaires pour professionnels (derrière L'Oréal). P&G va acquérir 77,6% des droits de vote de l'entreprise allemande, à raison de 92,25 euros par action. Cette part représente 50,7% du capital de Wella. L'offre de P&G représente une prime de plus de 22% par rapport au cours de l'action Wella hier soir en clôture.Conformément à la législation boursière allemande, P&G va lancer une offre publique d'achat sur le reste du capital. Une entreprise qui acquiert au moins 30% du capital d'une autre est en effet tenue de faire une offre aux actionnaires restants. Le groupe américain va donc proposer 92,25 euros pour les actions ordinaires munies de droits de vote et 61,5 euros pour les titres à dividende préférentiel mais non dotés de droits de vote. Pour P&G, cela représente un coût de 5,4 milliards d'euros, à quoi il convient d'ajouter une reprise de dette de 1,1 milliard par le groupe américain, ce qui établit la valeur d'entreprise de Wella à 6,5 milliards d'euros.Reste désormais à savoir quelle sera l'attitude de la direction du groupe Wella qui a exprimé dès mardi matin son mécontentement en affirmant ne pas avoir été impliquée dans les négociations entre les propriétaires et Procter and Gamble. "Du point de vue de l'entreprise, la transaction qui a été annoncée n'est pas nécessaire. Wella reste convaincu de pouvoir continuer par ses propres moyens à mettre en place la stratégie qu'elle s'est fixée et de continuer à se développer de manière autonome", a-t-elle indiqué dans un communiqué. La direction a certes admis "respecter" le choix des actionnaires familiaux mais leur a fait valoir "que la question d'une vente (de la société) n'était pas de leur ressort". La direction de Wella fera connaître ultérieurement sa position définitive à propos de l'OPA. Pour sa part, Henkel qui, le 11 mars dernier, avait pris 6,9% du capital de Wella, a indiqué dans l'après-midi de mardi ne pas avoir l'intention de surenchérir sur l'offre de P&G. Par ailleurs, le groupe, propriétaire notamment de la marque Persil, n'envisage de vendre au groupe américain la part qu'il vient d'acheter dans le capital Wella que si l'offre avancée pour les actions préférentielles est "nettement améliorée", a-t-il précisé. Cependant, l'hostilité déclarée de la direction du groupe et l'intérêt éventuel d'un "chevalier blanc" sous les traits d'Unilever rendent possible une guerre du shampooing en Allemagne.
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