Le PDG d'Ahold renonce à ses bonus garantis pour calmer ses actionnaires

Ahold tente de calmer le jeu. Le distributeur néerlandais qui avait, en février dernier, annoncé des irrégularités comptables et qui n'a toujours pas publié ses comptes 2002 a annoncé mercredi matin la démission du président de son conseil de surveillance Henry de Ruiter. Il s'agit de la treizième démission d'un membre de l'ancienne direction du groupe depuis que le scandale a éclaté. Beaucoup estimaient qu'il avait une part de responsabilité importante dans les déboires comptables du groupe. Henry de Ruiter devrait quitter ses fonctions lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires prévue en octobre pour valider les comptes 2002 dont le distributeur a promis la publication pour le 30 septembre. Il sera remplacé par l'ancien directeur général de Heineken, Karel Vuursteen.Par ailleurs, selon une source citée par Reuters, l'ensemble des membres du conseil d'administration, à l'exception de Karel Vuursteen et du nouveau directeur financier Jan Hommen, devrait démissionner. "On réalise qu'ils siégaient tous au conseil lorsque le scandale a éclaté", a déclaré cette source avant d'ajouter: "il vaut mieux montrer au monde extérieur qu'ils assument un peu de responsabilité".Ahold a par ailleurs annoncé ce même mercredi que son nouveau PDG Anders Moberg avait renoncé à ses bonus garantis et à son "golden parachute". Lors d'une réunion entre Ahold et ses principaux actionnaires le 4 septembre dernier, Moberg avait indiqué que son salaire fixe se limitait à 1,5 million d'euros par an. Mais cette rémunération était assortie de primes allant jusqu'à 2,5 fois ce salaire annuel. Par ailleurs, en cas de licenciement, Anders Moberg devait toucher une prime de deux fois son salaire annuel plus deux fois son bonus moyen annuel. L'ancien dirigeant d'Ikea aurait accepté de subordonner l'ensemble de ses primes aux performances du groupe.Il faut dire que cette annonce avait fait scandale aux Pays-Bas. Les deux plus importants fonds de pension du pays avaient jugé cette rémunération "excessive" et, pire, des associations de consommateurs avaient lancé le boycott de la filiale néerlandaise d'Ahold Albert Heijn. Le groupe avait alors constaté une baisse "de quelques points de pourcentage des ventes de ces magasins". Hier l'affaire avait même pris une tournure politique puisque le Premier ministre batave Jan Peter Balkenende avait estimé que Anders Moberg avait donné "un mauvais exemple".Du coup, le groupe se devait de réagir. "Il est devenu clair pour Moberg qu'il n'était pas raisonnable de s'accrocher à ces primes", résume ainsi Lukas Daaler, analyste chez Oyens & Van Eeghen, interrogé par Bloomberg. Et ce dernier d'ajouter: "maintenant, Ahold doit espérer que les gens reviendront chez Albert Heijn". Encore une fois, donc, le groupe tente de sauver la face pour faire oublier ses faux-pas.Le titre a presque rattrapé son décrochage du printemps, où il avait perdu les trois quarts de sa valeur. En fin de séance, il est presque stable à 9,02 euros.
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