Rumeurs de rachat autour d'EMI

Pas de temps à perdre, les grandes manoeuvres se poursuivent dans l'industrie du disque. Selon l'hebdomadaire britannique The Sunday Times, le groupe EMI serait en négociations avec le fonds d'investissement Blackstone, en vue d'une acquisition dont le montant s'éléverait à plus de 2,5 milliards de livres (3,6 milliards d'euros), soit deux fois la capitalisation de la maison de disques, qui est estimée à 1,2 milliards de livres.Mais le doute subsiste. Si EMI n'a ni confirmé ni infirmé l'information, se bornant à rappeler que la maison de production se concentrait sur son ambition de devenir "un groupe de musique puissant", d'autres sources citées par Reuters contestent ces rumeurs, affirmant que EMI n'a pas l'intention de se faire racheter et de sortir de la cote.Pourtant, EMI n'en est pas à son coup d'essai en termes de rapprochement. Déjà à son compteur, une tentative de fusion en 2000 avec Warner Music, filiale de l'américain AOL Time Warner, rejetée par les autorités européennes de la concurrence, suivi de l'abandon en 2001 d'un projet similaire avec BMG, sous la tutelle du groupe allemand Bertelsmann, par crainte d'un nouveau refus de Bruxelles. La troisième "major" dans le monde continuerait donc à vouloir fusionner ou se faire racheter. Depuis le début de 2003, les mouvements de fonds ont repris dans le secteur de l'industrie musicale, avec l'accélération du plan de cession d'AOL Time Warner, qui pourrait bien vendre Warner Music à Bertelsmann (lire ci-contre). Les spécialistes du secteur prévoient ainsi une réduction du nombre de maisons de production, notamment parmi les cinq majors, dans l'ordre, Universal, Sony, EMI, Warner et BMG. Et celle qui n'aura pas la taille critique risque bien de rester sur la touche si elle ne fusionne pas.Car le secteur de la production musicale va mal (lire ci-contre). Les ventes mondiales de disque ont chuté de presque 20% en quatre ans, passant de 38,5 millards de dollars en 1999, à 31 milliards en 2002. L'industrie du disque accuse le piratage, qui se vulgarise de plus en plus, mais n'arrive pas pour le moment à endiguer le phénomène. Dans ce contexte, la concentration est une question de survie.Quoiqu'il en soit, ces rumeurs ont de nouveau attiré l'attention des investisseurs sur le groupe EMI. A Londres, le titre gagne 3,50% à 148 pence à la clôture, après un plus haut de 158 pence (+10,5%) dans la matinée. Ces mouvements spéculatifs rappellent que si l'action a grimpé de 80% depuis son plus bas à 80 pence en mars, rendant un rachat par le management moins probable, la société représente toujours un intérêt au rachat, avec un ratio cours sur bénéfices estimés de 10, encore bien inférieur à celui du secteur.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.