Scor a besoin d'un nouveau soutien financier

Revirement stratégique chez Scor. Il n'est désormais plus question de céder tout ou partie de l'activité de réassurance vie, filialisée au cours de l'été et pour laquelle le réassureur avait depuis reçu des offres de reprise. La raison de cette volte-face? "Les offres envisagées pour la cession de cette filiale n'ont pas reflété pleinement la valeur de cette activité", répond le communiqué de Scor. En août, les chiffres qui circulaient valorisaient cette activité au minimum à 700 millions d'euros. N'ayant pas obtenu satisfaction, le réassureur a donc décidé de conserver sa réassurance, "qui représente une source de revenus récurrents et stables pour le groupe".Le problème c'est que l'établissement de Denis Kessler comptait sur le produit de cette cession pour renforcer son bilan et retrouver la confiance des agences de notation. Il lui a donc fallu trouver une parade et c'est là que le bât blesse. Car une nouvelle fois il n'a d'autre solution que de faire appel au marché. On se souvient que le groupe avait déjà levé 381 millions d'euros. Cette fois il a "décidé de procéder à une augmentation de capital avec droits préférentiels de souscription de l'ordre de 600 millions d'euros". Une opération loin d'être anecdotique lorsque l'on sait qu'avant l'ouverture de la Bourse ce jeudi, Scor capitalisait environ 700 millions d'euros.Reste que pour le groupe, une recapitalisation est effectivement devenue impérative, les capitaux propres s'étant de nouveau dégradés au troisième trimestre. A fin septembre, il étaient de 629 millions d'euros, contre 794 millions trois mois plus tôt et 1,07 milliard à la fin de l'année 2002. En conséquence, l'augmentation de capital "permettra, après prise en compte des pertes, d'augmenter significativement la situation nette du groupe". Mais les pertes à combler devraient consommer une grande partie de ces fonds levés. Car à l'issue des neuf premiers mois d'exercice, le réassureur accuse un déficit de 349 millions d'euros.Le groupe se dit pourtant en ligne avec son plan de marche en termes de souscription. "La souscription reflète le rééquilibrage des activités par zone géographique, l'arrêt de certaines activités non-rentables et non-stratégiques, ainsi que la priorité donnée aux souscriptions dans les branches à déroulement court", souligne le communiqué. Mais dans le même temps, Scor a dû comptabiliser de nouvelles provisions. "Au cours de l'année 2003, et particulièrement au troisième trimestre, le groupe a subi l'évolution négative de la sinistralité aux Etats-Unis au titre des contrats souscrits de 1997 à 2001", déplore-t-il. Le provisionnement complémentaire a atteint 241 millions d'euros.La nouvelle recapitalisation, que le groupe espère réaliser "avant la fin de cette année", devrait donc lui permettre de repartir sur des bases plus saines. Mais la santé financière du groupe et l'élargissement prochain du capital ne manquent pas d'inquiéter investisseurs et observateurs. Fitch a ainsi placé sous surveillance négative la note "BBB" de solidité financière du groupe, tandis que le marché sanctionne l'action de 22,88% en fin de journée (4,01 euros). D'ailleurs, preuve supplémentaire que Scor reste dans une situation très délicate: Denis Kessler a annoncé que son groupe négociait actuellement la vente de son siège.
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