Boeing supprime 4.000 à 5.000 nouveaux postes

Nouvelle alerte en provenance du premier constructeur aéronautique mondial. Au lendemain de la publication de provisions de 1,1 milliard de dollars pour sa branche spatiale (lire ci-contre), Boeing annonce la suppression 4.000 à 5.000 nouveaux postes dans sa branche aviation commerciale.Avec ces suppressions de postes, qui toucheront aussi bien le personnel administratif que les ouvriers, le géant de Seattle dépasse son plan de réduction d'effectifs lancé après après les attentats du 11 Septembre 2001, qui portait déjà sur 35.000 postes. Seule nuance positive, une grande partie des suppressions devraient être des départs à la retraite. Au total, la branche aviation commerciale aura le plus souffert des coupes drastiques dans le groupe depuis bientôt deux ans. Avec ces nouvelles suppressions de postes, les effectifs de la division ont fondu de près de 40%, en raison du ralentissement du secteur aérien.En effet, avec la chute du trafic mondial, les compagnies aériennes ont nettement réduit leur voilure, reportant voire annulant leurs commandes d'appareils contraignant le constructeur à réduire de 50% son taux de production.Cette morosité se poursuit actuellement: ainsi, Boeing ne devrait livrer cette année qu'entre 275 et 285 appareils, contre 381 appareils en 2002 et 527 en 2001. Le groupe américain fait même moins bien que son grand rival européen, Airbus. Ce dernier s'attend effectivement à livrer 300 appareils en 2003. Pour Boeing, le ciel tarde donc à s'éclaircir même si le groupe attend avec impatience la décision du groupement Lufthansa, Air Canada, Scandinavian Airlines Systems et Austrian Airlines, dont la commande commune doit porter sur 200 appareils, soit un volume de 7 à 8 milliards d'euros, selon le quotidien berlinois Tagesspiel.Dans ce contexte difficile, Boeing, qui peut tout de même compter sur sa division militaire pour assurer ses arrières, mise beaucoup sur son nouveau programme d'avion de ligne, le 7E7. Ce biréacteur de 200 à 250 sièges devrait décrocher ses premiers contrats en 2004, la production démarrant alors en 2005 pour un vol d'essai en 2007 et de premières livraisons en 2008. Ce nouvel appareil permet d'ailleurs à Boeing d'exercer "un chantage à l'emploi" auprès de certains états américains. Le groupe, en menaçant de déplacer ce programme (et ses milliers d'emplois directs et indirects) hors de l'Etat de Washington où le siège est implanté, a obtenu des autorités locales un crédit d'impôt de 3 milliards. Dans le Kansas, Boeing se voit exempté de charges sociales pour les 4.000 personnes que le groupe embauchera dans son usine de Wichita pour y fabriquer des pièces du 7E7.
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