Nouvelles incertitudes autour d'ABB

Encore un coup de théâtre dans l'affaire des plaintes sur l'amiante contre ABB. Une cour d'appel de Philadelphie a en effet ordonné que le plan de règlement à l'amiable proposé par ABB, qui prévoit notamment la mise en faillite d'une filiale, Combustion Engineering, soit suspendu. Ce plan prévoyait une indemnisation totale de 1,3 milliard de dollars et était indispensable à la cession très attendue par les marchés de sa division pétrole, gaz et pétrochimie (OGP). Au début de l'été en effet, un juge de première instance avait accepté de valider le plan d'ABB.Cette décision a cependant fait l'effet d'une douche froide sur les marchés, au moins provisoirement. A l'ouverture, le groupe helvéto-suédois a perdu à Zurich jusqu'à près de 10%, tombant à 6,75 francs suisses. Le titre avait cédé 9% à New York. Il faut dire que cette annonce tombe mal. Lundi dernier, le Wall Street Journal révélait qu'OGP était sur le point d'être cédé à un consortium d'investisseurs privés mené par JP Morgan, mais pour 1 milliard de dollars seulement, au lieu des 1,4 milliard prévus. Avec cette nouvelle péripétie, les analystes s'inquiètent d'une éventuelle remise en cause de cette vente. "La première question que l'on se pose est de savoir si OGP peut encore être vendu ou si cette décision de justice renvoie également la vente de cette division à plus tard", résume ainsi Mark Diethelm, analyste chez Zürcher Kantonalbank, interrogé par Bloomberg. Et de s'inquiéter encore un peu plus: "la somme de 1,3 milliard de dollars sera-t-elle suffisante ou devra-t-elle être revue à la hausse?". Dans ce dernier cas, l'objectif du président d'ABB Jürgen Dormann de réduire de 2 milliards de dollars cette année la dette du groupe, qui s'élève à 8,3 milliards de dollars, serait compromis. Cependant, en début de matinée, ABB a tenté de rassurer les marchés. Selon le groupe, la décision de la cour de Philadelphie n'est pas inquiétante, au contraire. L'avocat d'ABB, David Bernick, a ainsi indiqué qu'elle a été prise afin "qu'aucun bénéfice du plan ne puisse être réalisé avant la décision finale du tribunal d'appel". Un porte-parole de la compagnie a d'ailleurs indiqué à Reuters que cette décision "ne changeait rien". "Il n'était pas dans nos intentions de mettre en place le plan alors que l'appel était encore jugé", a-t-il affirmé. Mieux, David Bernick a affirmé que cette décision montrait la volonté de la cour d'appel de juger "rapidement" l'affaire. "Ce qui est très encourageant pour nous", a ajouté le conseil du groupe helvéto-suédois. En fait, le titre est rapidement remonté, car, au fond, nul ne croit réellement à une remise en cause de la vente d'OGP. "Seule une extrême minorité est opposée au règlement et il est très improbable que le plan soit rejeté par la justice", a ainsi déclaré à Reuters l'analyste de la Commerzbank Will Mackie. Le titre est donc rapidement reparti à la hausse. Il a même gagné jusqu'à 3% dans l'après-midi avant de finir la séance en hausse de 0,67% à 7,51 francs suisses.
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