Un entretien avec Philippe Georges, président de Beauty Success

Yves Sassi: Comment a démarré l'aventure Beauty Success?Philippe Georges : L'aventure a démarré en 1994 avec la création d'un premier magasin test de parfumerie en libre accès, avec une communication forte sur les prix et un espace de vente plus grand et un choix plus large.Nous étions un groupe de six familles de parfumeurs indépendants. Nous avions en tête de faire quelque chose de différent. Marionnaud était naissant, Sephora, Nocibé se développaient sous d'autres formes. En mars 95, au regard des résultats du premier magasin, nous avons décidé de créer une société et de développer nos implantations. Nous étions six associés, avec pour objectif de travailler ensemble et d'appliquer à nous même ce que nous demanderions à tous nos partenaires.Nous avons tous cassé nos magasins et les avons mis à neuf, aux nouvelles normes. Les chiffres d'affaires ont été multipliés par 2. Nous nous sommes aperçus que nous conservions nos anciennes clientes et que nous conquérions d'autres clientes, plus jeunes et les hommes également.Nous avons élargi notre clientèle. A partir de 1996, nous avons séduit des parfumeurs qui sont devenus nos premiers adhérents. Un autre élément qui les séduisait, c'était que nous avions un contrat de partenariat et non de franchise, donc plus ouvert, plus souple. Mais nous avions décidé dès le début d'apporter plus de services à nos partenaires. Assistance terrain, animateurs, publicité, tout cela était compris dès le début.Les membres fondateurs avaient tous des entreprises familiales de parfumerie, très proches culturellement des adhérents. Donc, ceux qui sentaient que la concurrence les pousserait vers une enseigne sont venus vers nous, parce que nous proposions une formule qui leur permettait de rester indépendant, tout en bénéficiant d'économies d'échelle. Fin 1997, nous avions une trentaine de magasins, dont 20 en propre. Quelles sont les particularités de votre enseigne? Nous sommes des provinciaux qui avons fait nos preuves dans la plupart des villes de province. Sur les villes de taille moyenne ou petite, le coût des emplacements permet à des indépendants d'implanter leur magasin. Les entreprises familiales ont accès à ces emplacements, mais dans les grandes villes, les emplacements numéro 1 sont pour la plus part inaccessibles sauf pour des opérateurs institutionnels. Etrangement, c'est ce qui fait notre force. Les succursalistes investissent les grandes artères, mais ces groupes n'ont souvent pas la possibilité de s'installer dans les petites villes et les villes moyennes.Nous, ce que nous visons avant tout, c'est la rentabilité de l'investissement. Nous avons une démarche économique saine. Il n'est pas question de créer des magasins vitrine qui sont une charge pour un groupe et qui, donc, limitent les capacités de développement d'autres unités ou simplement les moyens financiers pour réaliser des investissements publicitaires. Chaque entreprise est indépendante et par conséquent doit être un centre de profit. Pour nous, c'est une démarche claire et incontournable. La concentration du marché a changé considérablement la donne en matière d'offre dans notre secteur d'activité. Comme la nature humaine a horreur du vide, les clients ne se sont pas satisfaits d'une "mono proposition". C'est pourquoi, je pense, nous avons une réelle légitimité sur notre secteur, même lorsque nous sommes en concurrence frontale avec les enseignes succursalistes.Nous apportons à nos clients notre différence, ceci grâce à un personnel qualifié, ce que nos clients et clientes apprécient. C'est ainsi que nous les fidélisons, ce qui est sans doute plus aisé que de conquérir en permanence de nouveaux prospects. J'ajoute que le fait d'avoir un réseau de partenaires indépendants fait qu'il n'y a pratiquement aucun turn-over dans les magasins, donc une réelle relation avec nos clients.Comme je suis franchiseur et franchisé depuis 1995, j'ai un double regard sur notre métier. Nous vivons au quotidien les besoins et les attentes des franchisés. Par conséquent, je suis le plus exigeant des franchisés! Quand nous avons mis en place ce système de franchise, nous avons pensé à tout ce dont nous avions besoin en tant que franchisé. Et c'est cette double appartenance, je crois, qui fait aussi notre différence. La philosophie de notre enseigne est très claire. Il faut que nos adhérents gagnent leur vie. Et pour la tête de réseau, nous avons également l'obligation d'avoir une entreprise profitable. C'est un impératif économique pour la pérennité de l'enseigne.Quels sont vos objectifs?Passer le cap des 100 implantations fin 2001 était une étape très importante. La prochaine est celle des 250 que nous atteindrons je pense fin 2005.
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