Le blues des banques d'affaires

Les banquiers d'affaires s'ennuient. Heureusement qu'il reste quelques groupes sur-endettés et pressés de vendre pour alimenter un peu les tuyaux de ces orfèvres en fusions-acquisitions. Depuis l'éclatement de la bulle financière, les boutiques de Wall Street ont appris à vendre, à rassurer leurs clients et à "restructurer". Un doux euphémisme qui, dans le cas de Vivendi Universal, un exemple parmi d'autres, ne consiste à rien d'autre qu'à défaire tout ce qu'un patron un brin mégalomane, ancien banquier d'affaires lui-même, avait construit avec empressement. Pour les banques d'affaires, cela se traduit par l'encaissement de commissions, ce qui, dans une vision court-termiste, est le principal. Mais la contraction des volumes se traduit inévitablement par une baisse des rémunérations. Pour à nouveau connaître un développement de leur activité, les banques s'en remettent bien évidemment à l'amélioration de la conjoncture. Mais cela ne suffira pas. Les excès de la fin des années 90 risquent en effet de laisser longtemps des traces et il sera difficile de faire croire, à l'avenir, que tout peut s'acheter ou se vendre à n'importe quel prix. Pour les banquiers d'affaires, l'heure est peut être venue de renouer avec une certaine modestie. Le terme peut paraître incongru pour une profession dont l'heure de gloire n'est pas si lointaine. Il n'empêche, l'heure est plus aux gestionnaires qu'aux flambeurs et cette réalité s'impose aussi à quelques divas de la finance. Et les déboires de quelques firmes se mesurent à l'aune des difficultés de leurs clients. Finalement, les conseilleurs sont parfois aussi un peu les payeurs.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.