Intel sabre dans ses investissements

Numéro un mondial des micro-processeurs, Intel a largement tenu ses promesses pour la fin d'année 2002. Il a dépassé ses propres objectifs ainsi que les prévisions de Wall Street. Ainsi, ses résultats se sont sensiblement améliorés sur l'ensemble de l'exercice 2002, par rapport à une année 2001 marquée par la plus profonde crise que le marché ait connu. Pour autant, Intel ne veut pas crier victoire trop vite et prend ses précautions à peine la nouvelle année entamée. Pourtant, Intel aura très bien terminé l'année 2002. Son chiffre d'affaires de 7,2 milliards de dollars a dépassé ses prévisions déjà revues à la hausse en décembre et établies entre 6,8 et 7 millards de dollars. Le bénéfice, qui a doublé en un an, a franchi la barre du milliard de dollars (16 cents par action), dépassant ainsi les pronostics les plus optimistes. Sur cette période, le groupe a particulièrement bénéficié des ventes de puces pour ordinateurs portables et pour serveurs, et un peu moins pour les PC traditionnels.Sur l'ensemble de l'exercice 2002, le bénéfice net a atteint 3,1 milliards de dollars (46 cents par action), contre 1,3 milliard (19 cents par action) un an plus tôt. Le chiffre d'affaires n'a pas beaucoup progressé: il ressort à 26,8 milliards de dollars, à peine au dessus des 26,5 milliards de 2001. Et ce alors qu'en 2001, il était de 21% inférieur à celui de 2000. Des perspectives prudentes Le premier trimestre 2003 sera d'abord marqué par un recul du chiffre d'affaires par rapport au quatrième trimestre, une baisse due à l'effet de saisonnalité de l'industrie. Intel attend donc des ventes de 6,5 à 7 milliards de dollars. La marge brute devrait atteindre environ 50% au premier trimestre contre 51,6% fin 2002. Sur l'ensemble de l'exercice 2003, Intel veut l'améliorer d'un point à 51% contre 50% en 2002. On est en tout cas bien loin des marges des années 1999 et 2000, égales voire bien supérieures à 60%. La banque d'affaires Merrill Lynch s'est montrée un peu plus optimiste avec une prévision de marge comprise entre 51,7 et 52,2%.Véritable baromètre du secteur dans la mesure où il pèse un tiers de l'ensemble des revenus des 10 premiers fabricants de semi-conducteurs mondiaux, Intel n'a pas fait de prévision de croissance chiffrée pour 2003. Pour Merrill Lynch, le fabricant de semi-conducteurs n'anticipe pas de véritable rebond du marché. La banque américaine, qui n'entrevoit pas de signe annonciateur d'une reprise tant au niveau des prix que des commandes, a ramené sa prévision annuelle de croissance du chiffre d'affaires à 9%, contre 10% auparavant. Mais la mesure la plus significative d'Intel va consister à réduire de façon importante ses investissements sur l'ensemble de l'exercice. Son budget annuel sera ramené entre 3,5 et 3,9 milliards de dollars, contre 4,7 milliards de dollars dépensés en 2002. Le chiffre est inférieur aux prévisions de Wall Street et constitue une mauvaise nouvelle pour les équipementiers en semi-conducteurs, pour lesquels Intel est l'un des principaux clients. Intel a assuré que 90% de cet investissement serait consacré à la conception de puces plus performantes et à la recherche de gains de productivité. Ainsi, le fabricant est en train d'équiper ses usines de galettes de silicium de 300 millimètres, le standard en passe de remplacer les plaques de 200 millimètres. Une innovation technologique qui génère une réduction de 30% des coûts de production. Il va continuer d'installer une nouvelle technologie de production, qui permet de graver les circuits avec une épaisseur de trait de 90 nanomètres (un nanomètre est un millième de micron), au lieu de 130 nanomètres actuellement. Ce nouveau procédé permet selon lui d'obtenir de meilleures performances avec des transistors moins gourmands en énergie, des connexions en cuivre à haut débit et des matériaux dégageant moins de chaleur. En milieu de matinée, sur les marchés américains, mercredi, le titre recule de 1,26% à 17,52 dollars, les investisseurs n'ayant pas bien interprété la baisse sensible des investissements du fabricant, en dépit des bons résultats du 4ème trimestre. Dans sa note, Merrill Lynch estime que le titre, compte tenu des prévisions de croissance modeste du marché en 2003, est actuellement surévalué.
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