En pariant sur UBS, les investisseurs ont sans doute mercredi matin le sentiment d'avoir misé sur le bon cheval. La banque suisse, la première d'Europe par les actifs gérés, a ainsi déjoué tous les pronostics d'analystes en présentant un résultat net pour le deuxième trimestre en hausse de 23% sur un an à 1,64 milliard de francs suisses. Le consensus calculé par Reuters ne prévoyait qu'une stabilité de ce chiffre à 1,33 milliard de francs suisses.Ce bon trimestre s'explique, selon le président du groupe, Peter Wuffli, par "le redressement graduel des marchés et l'amélioration du moral des investisseurs". Les revenus de tous les domaines d'activité ont ainsi progressé et l'afflux d'argent frais a atteint au deuxième trimestre 14,4 milliards de francs suisses. Seul le secteur de la banque privée reste encore en difficulté: il a perdu 85 millions de francs suisses au deuxième trimestre. Autre clé de ces bons résultats, la poursuite de la maîtrise des coûts. Les charges d'exploitation ont ainsi reculé de 7% en un an. UBS a par ailleurs continué à supprimer des emplois. Sur un an au 30 juin, les effectifs avaient reculé de 4%. Enfin, le bilan de la banque s'est encore amélioré et UBS a annoncé avoir dissout pour 24 millions de francs suisses de provisions pour pertes de crédits grâce à "une forte proportion de recouvrements dans le portefeuille de crédits suisses". Bref, tout semble aller pour le mieux pour la banque zurichoise. Peter Wuffli n'hésite d'ailleurs pas, pour le deuxième trimestre, à parler, à propos de la situation sur les différents marchés "d'une constellation inhabituelle" et d'un "théâtre parfait". Le président du groupe avoue d'ailleurs avoir le sentiment que "le pire est derrière nous". Mais, malgré cet optimisme, UBS se veut encore prudent et prévient que les "investisseurs restent préoccupés par les perspectives conjoncturelles" et qu'un "léger tassement des revenus au second semestre n'aurait rien de surprenant en soi".Certes, ces bons résultats ont de quoi réjouir les marchés. Mais ils avaient déjà largement été anticipés hier, où le titre avait progressé de 1,26%. Comme l'action a déjà surperformé l'indice sectoriel de plus de 12% depuis début mai, le titre subit des prises de bénéfices et a perdu mercredi 2,05% à 78,85 francs suisses.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:37

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