Calisto Tanzi admet au moins 500 millions d'euros de détournement

Où est passé l'argent? C'est maintenant la question qui intrigue les enquêteurs chargés du délicat dossier Parmalat. Comme cela avait déjà filtré dans la presse hier, Calisto Tanzi, le fondateur du groupe, a admis avoir détourné 500 millions d'euros, évoquant dans les journaux italiens la somme de "mille milliards de lires". Mais ce n'était que pour la bonne cause, a assuré le vieux capitaine d'industrie aux magistrats. Et d'indiquer que les sommes ont servi à renflouer des sociétés appartenant à Parmalat, la principale étant le tour opérator Parmatour présidé par sa fille Francesca, en proie à de graves difficultés. Des explications qui ne convainquent qu'à moitié les magistrats. La police financière italienne s'est donc mise à la recherche d'un "trésor" qui serait caché "entre Monte-Carlo et l'Equateur". Il faut dire que Calisto Tanzi n'a pas trouvé de meilleur moment que ces dernières semaines, juste avant son arrestation, pour partir en voyage d'agrément. Il n'était donc pas en fuite, comme on a pu le lui reprocher. Et de raconter son trajet qui l'a mené en compagnie de sa femme, de Lisbonne vers Quito, en Equateur, après une escale à Fatima. Après avoir téléphoné à ses avocats, Calisto Tanzi aurait renoncé à aller comme prévu aux iles Galapagos et serait directement rentré à Parme pour répondre aux questions des magistrats. Là aussi, selon la Reppublica, ce voyage, effectué au plus fort du scandale, suscite bien des interrogations. Ne serait-ce que parce qu'en Equateur "la Parmalat dispose de quatre sociétés opérationnelles", précise le quotidien italien. De son côté, la Stampa affirme que Calisto Tanzi "a géré des comptes importants" à Monte-Carlo. "C'est dans les banques de ces deux pays, le premier suffisamment loin et avec une économie à bout de souffle, le second classique paradis fiscal européen" que la police financière italienne "cherche à récupérer ce qui est d'ores et déjà appelé 'le trésor de Tanzi", explique La Stampa.Parmalat s'est d'ailleurs retournée contre Calisto Tanzi. La société a décidé mardi de se constituer partie civile contre le fondateur. Car s'il a avoué 500 millions d'euros de détournement, les accusations évoqueraient plutôt 800 millions d'euros.En parallèle, ce scandale italien est en train de déborder de l'autre côté de l'Atlantique. La SEC a déposé une plainte devant un tribunal de New York, accusant Parmalat et ses dirigeants d'avoir "réellement surévalué les actifs de l'entreprise et sous-évalué ses dettes" auprès des investisseurs américains.En tout cas, l'affaire Parmalat n'a rien à envier au scandale Enron. Au fur et à mesure de l'enquête, le montant des malversations ne cesse de croître. Ainsi, le montant du trou dans les comptes s'établirait entre 10 et 13 milliards d'euros, bien au-dessus des 7 milliards évoqués jusque là. Les actionnaires du groupe ont maintenant peu de chances d'être sauvés du naufrage: le titre et les obligations du groupe ont été suspendues lundi jusqu'à nouvel ordre.
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