Munich Re plombé par les dépréciations d'actifs

Le premier réassureur mondial Munich Re a publié au titre du premier trimestre une perte nette de 238 millions d'euros. Certes, le groupe avait prévenu qu'il subirait de fortes dépréciations d'actifs, mais le chiffre publié ce lundi excède le consensus des analystes réalisé par Reuters qui s'établissait à -114 millions d'euros, ainsi que celui calculé par l'agence Bloomberg, qui s'élevait à -175 millions d'euros. L'an passé à la même époque, Munich Re enregistrait un bénéfice de 4,5 milliards d'euros.Pourquoi une telle dégradation ? Evidemment, la descente aux enfers des marchés y est pour beaucoup. Le réassureur allemand a ainsi réalisé 1,4 milliard d'euros de moins-values sur des ventes d'actions et a dû passer 880 millions d'euros de dépréciations d'actifs sur son portefeuille pour le premier trimestre.Au delà de ces dépréciations, le groupe insiste dans son communiqué sur l'amélioration de son ratio combiné. Ce dernier, qui mesure la rentabilité de son activité d'assurances, est enfin repassé sous le seuil critique des 100%, à 96,8%, signe que cette activité est enfin redevenue rentable. Les entrées de primes brutes ont légèrement progressé de 0,8% sur un an à 10,8 milliards d'euros. Si la hausse n'est pas plus élevée, c'est que l'euro fort a effacé en partie les gains réalisés dans d'autres monnaies telles que le dollar. Hors effets de change, la progression des entrées de primes brutes est de 6,8%. Du coup, le groupe est parvenu à dégager un bénéfice opérationnel de 123 millions d'euros. Certes, ce résultat était de 4,88 milliards d'euros il y a un an, mais il s'agit néanmoins d'une amélioration par rapport au quatrième trimestre 2002 où Munich Re avait présenté une perte opérationnelle de 1,6 milliard d'euros. "Les dépréciations continuent de plomber les résultats, mais l'activité centrale du groupe se porte mieux", résume ainsi un analyste allemand cité par Bloomberg. Pour les mois à venir, le groupe n'a pas fait de prévisions de résultats chiffrées en raison de l'incertitude régnant sur les marchés. En revanche, il a affirmé dans son communiqué tabler sur une progression des entrées de primes de 5% en 2003, et sur un ratio combiné inférieur à 100%. Pour autant, lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier Joerg Schneider a confirmé qu'il faudra s'attendre à des "dépréciations d'actifs significatives" au deuxième trimestre "si les marchés financiers restent à leur niveau actuel". Pour autant, il a tenu à rassurer en affirmant que, dans ce cas, "nous ne ferons pas nécessairement une perte".En fin de séance, le titre progressait de 3,02%, à 94,50 euros.
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