Plongeon brutal et généralisé des marchés

La volatilité serait-elle de retour, alors que depuis quelques mois les marchés semblaient plus sereins? On peut se poser la question au vu des dégringolades spectaculaires auxquelles on assiste depuis mercredi sur les marchés. La palme du plus beau plongeon revient sans conteste au Nikkei, qui a perdu cette nuit 5,07%, à 10.337 points. Une telle baisse, Tokyo n'en avait plus connue depuis le 12 septembre 2001.Si les investisseurs sont restés sur leurs gardes avant la publication des résultats de Sony (qui se sont d'ailleurs avérés décevants), ce ne sont néanmoins pas les entreprises japonaises qui sont directement en cause. La raison du repli général est plutôt à aller chercher sur le continent américain, où les indices Dow Jones et Nasdaq ont cédé respectivement 1,53 et 2,21%.New York a manifestement été refroidi par la batterie de résultats publiés mercredi, que ce soit du côté des pharmaceutiques (Merck) ou des TMT (Amazon). La déception a été d'autant plus grande que les jours précédents, des groupes comme Intel ou Texas Instruments, laissant entrevoir une éclaircie, avaient donné de l'espoir au marché. "Toutes les grosses pharmas ont publié de mauvais chiffres, beaucoup d'entreprises ont déçu en ne relevant pas leurs prévisions", confirme un opérateur cité par Reuters.Dans ce climat de méfiance, et alors que le marché a connu une hausse quasi continue depuis le printemps, même ceux qui ont dévoilé des chiffres meilleurs qu'attendu (comme JP Morgan) ont été l'objet de prises de bénéfices. "Il y a beaucoup de fébrilité compte tenu de valorisations tendues. Sur les technologiques, on est revenu à des PE 2003 de 45 en moyenne! Il y a des bénéfices à prendre et la question aujourd'hui est de savoir si les gens vont les prendre progressivement en fonction des rebonds du marché ou y aller d'un coup", ajoute ce même opérateur.En tout cas, selon un scénario désormais classique, le dollar a réagi à la chute de Wall Street en cédant une nouvelle fois du terrain face à l'euro et au yen. Un repli qui est aussi à rapprocher des propos de John Snow. Le secrétaire d'Etat américain au Trésor a déclaré qu'il fallait laisser les marchés fixer eux-mêmes le cours des monnaies et qu'une hausse des taux n'affecterait pas la reprise américaine. Un discours qui n'a pas surpris les observateurs. "Le marché veut plus que des paroles sur l'engagement américain pour un dollar fort: il veut que les autorités s'engagent à intervenir si le dollar se déprécie trop. Or ce n'est pas le cas", a rétorqué un économiste joint par l'AFP.Aujourd'hui, le dollar demeure faible. En milieu de journée, la parité est de 1,1793 dollar pour un euro. Et à l'instar de ce qui s'est passé à Tokyo, les places européennes font les frais de cette combinaison alliant mauvais résultats américains et repli du dollar. D'autant que les chiffres annoncés sur le Vieux continent, à l'image de la perte trimestrielle de STMicroelectronics, ne sont pas en mesure d'inverser la tendance. Ainsi, tandis que Paris lâche 1,65% en milieu de séance, le FTSE perd 1,34% et le DAX recule de 1,35%. Traditionnellement très réactives aux mouvements du Nasdaq, ce sont les valeurs technologiques qui paient le plus lourd tribut. D'après l'indice sectoriel Stoxx qui leur est consacré, elles cèdent en moyenne 1,85%.
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