AOL Time Warner bénéficie de l'effet Matrix

Par latribune.fr  |   |  579  mots
Le géant des médias AOL Time Warner a une nouvelle fois bénéficié des films et des séries à succès de sa branche Cinéma, cette dernière compensant les contre-performances de son métier de fournisseur d'accès Internet. Le géant des médias a généré un gain, hors certains éléments exceptionnels, de 12 cents par action, contre 24 cents l'an dernier, mais au-dessus des 10 cents par action pronostiqués par les analystes. Le chiffre d'affaires trimestriel a augmenté de 6% sur la période à 10,8 milliards de dollars, tandis que le résultat d'exploitation avant dépréciations et amortissements a progressé de 6% à 2,4 milliards de dollars. Si l'on inclut ces éléments, le résultat est en baisse de 15%.Les résultats ont été portés par la branche Cinéma, soutenue par la sortie en salle de "Matrix Reloaded" avec Keanu Reeves et Monica Belluci ainsi que par les ventes en DVD des séries cultes Seinfeld et Friends. Le résultat d'exploitation avant dépréciations et amortissements a progressé de 24% à 407 millions de dollars. La branche Câble a vu son bénéfice augmenter de 11%. Ces deux activités rattrapent America Online, qui constitue toujours le boulet du groupe. Ses ventes ont reculé de 5,9% à 2,13 milliards de dollars, tandis que son résultat a baissé de 9% à 431 millions de dollars. Pour endiguer le déclin, le PDG Dick Parsons a entamé une politique de réduction des coûts de l'activité. Le plus inquiétant reste la baisse du nombre d'abonnés au service américain. AOL a vu l'effectif de sa base client décliner de 846.000 personnes sur les trois derniers mois. Si la baisse était anticipée, elle est supérieure aux prévisions: Morgan Stanley prévoyait sur le trimestre 500.000 abonnés de moins par rapport à l'an passé. Avec 25,3 millions de membres à la fin juin aux Etats-Unis, le groupe a donc perdu 1,2 million de clients en un an. Un déclin qu'AOL explique à 45% pour le deuxième trimestre par le nettoyage de sa base et la suppression des mauvais payeurs ou des inactifs. Pour autant, la presse américaine rapportait en juin dernier que les internautes se désabonnaient d'AOL au profit d'offres d'accès Internet discount (lire ci-contre). Mais ce qui a également marqué le trimestre, c'est la croissance du bénéfice net, qui a été multiplié par 2,5 en un an à 1,1 milliard de dollars. Le résultat comprend des éléments exceptionnels tels que le produit de 542 millions de dollars, qui inclut la vente de Comedy Central ou un gain de 760 millions de dollars relatifs à un règlement à l'amiable conclu avec Microsoft à propos de Netscape (lire ci-contre).Pour l'ensemble de l'exercice, AOL Time Warner, table sur une croissance du "résultat d'exploitation avant amortissement et dépréciations autour de 5%. Les analystes s'attarderont également sur le désendettement du groupe, première mission du successeur de Steve Case, Richard Parsons. Sur le trimestre, le groupe a vendu pour 3,8 milliards de dollars d'actifs, ramenant sa dette à 24,2 milliards de dollars contre 26,3 milliards fin juin. Il reste encore du chemin à parcourir avant d'atteindre l'objectif annoncé, à savoir abaisser l'endettement à 20 milliards de dollars à la fin 2004.A New York, le titre baisse de 5,35% à 15,9 dollars en milieu de matinée. Parallèlement aux résultats, le groupe a en effet annoncé que la SEC, qui enquête sur ses comptes, avait fait savoir qu'elle trouvait des anomalies dans deux transactions passées avec Bertelsmann.