En entrant au capital de Japan Telecom en 2001, Vodafone n'avait pas caché que seule la téléphonie mobile du troisième opérateur nippon l'intéressait. C'est pourquoi depuis deux ans la cession de la téléphonie fixe de Japan Telecom revient régulièrement sur le tapis. Mais la crise des télécoms et l'érosion des marchés financiers ont jusque là largement défavorisé une telle opération. La situation pourrait pourtant bien se renverser en ce début d'année 2003.Japan Telecom a annoncé mercredi soir avoir entamé des discussions de cession de cette activité avec différents fonds d'investissements, et notamment avec l'Américain Ripplewood. Le montant de la transaction devrait être supérieur à 300 milliards de yens (2,31 milliards d'euros), a précisé à Reuters le président de l'opérateur, William Morrow, après un article du Nihon Keizai Shimbun évoquant déjà ce chiffre. Pour l'instant, ni le calendrier ni le prix de la cession n'ont été finalisés. Selon les premières discussions, Vodafone assumerait les 150 milliards de dette de l'opérateur, tandis que Ripplewood ne reprendrait que le capital, ce qui ramènerait la valeur de l'opération à 150 milliards de yens (1,15 milliard d'euros).Selon certains observateurs, Ripplewood représente une chance inespérée pour Vodafone dans le contexte actuel. "Si Vodafone laisse passer cette opportunité, il n'aurait d'autre choix que de vendre la téléphonie fixe pour pas cher à Tokyo Electric", a jugé un analyste de UFJ Tsubasa Research Institute à Reuters. L'an passé, Vodafone avait rejeté une première offre provenant de Tokyo Electric, jugée insuffisante. L'opération est attendue avec impatience par les marchés. Dans l'hypothèse où il ne serait plus qu'un pur opérateur mobile, Japan Telecom serait en effet mieux valorisé, en raison du potentiel supérieur de croissance de la téléphonie mobile par rapport aux communications fixes, en déclin. En 2001, Vodafone avait payé au prix fort son entrée sur le marché japonais, déboursant pas moins de 12 milliards d'euros pour l'acquisition de 66,7% de Japan Telecom, et surtout de 70% de sa filiale mobile J-Phone.A Londres, le titre Vodafone gagne 4,59% en fin de journée à 114 pence.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:13

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