Universal Music va casser le prix des CD

Universal Music s'est décidé à prendre le problème du piratage à bras le corps. Pour cela, pas d'autres solutions que de lutter (ou tenter de lutter) à armes égales avec les fraudeurs. La première major mondiale a donc annoncé une réduction du prix de vente de ses CD en Amérique du Nord pouvant aller jusqu'à 31%. La plupart des CD devraient ainsi être vendus à 12,98 dollars. La mesure prendra effet au mois d'octobre. Pour l'instant, le groupe n'a pas fait d'annonce particulière concernant les autres pays, mais devrait étudier une stratégie similaire "pays par pays", précise un communiqué.Si Universal Music se résout à de telles extrémités, en dépit d'une érosion continue de ses ventes, c'est que pour l'instant, aucune des tentatives pour endiguer le piratage - qu'elles aient été juridiques ou techniques - n'a eu le moindre effet sur le téléchargement de fichiers gratuits sur Internet. Et depuis trois ans, inexorablement, les ventes de disques au niveau mondial, quelle que soit la zone géographique, dégringolent. En 2002, elles sont tombées de 7% à 32 milliards de dollars. "On le sentait venir depuis longtemps. Aussi gros que vous soyez, vous ne pouvez pas lutter avec ce qui est gratuit. Le prix est la principale motivation des pirates", a admis Tom Adams, le patron d'une société de consulting interrogé par Bloomberg.Il faut dire que les maisons de disque ont raté en beauté le virage Internet. Bien après l'apparition du piratage, elles ont créé des plates-formes de téléchargement payant, MusicNet et Pressplay, dont les tarifs onéreux n'ont évidemment pas séduit les consommateurs. Mais les majors ne sont pas les seules à payer le prix fort du piratage. C'est toute la chaîne qui trinque. Wherehouse Entertainment, un distributeur américain, s'est récemment mis sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites, tandis que la chaîne Tower Records ne cesse de fermer des magasins.Et les majors ne sont pas près d'enrayer la tendance. Car, si le piratage continue de proliférer via des sites de téléchargement gratuits comme Morpheus ou Kazaa, un marché du téléchargement - légal celui là - commence à émerger. Preuve que la demande pour des fichiers de musique payants existe: le succès du juke-box d'Apple sorti au printemps dernier, un service sur lequel les internautes peuvent acheter des chansons à l'unité. Pendant ce temps, les concurrents affutent leurs armes et le nouveau marché s'organise: Roxio a acheté coup sur coup Napster puis Pressplay, tandis que l'éditeur de logiciels audio et vidéo RealNetworks, déjà présent avec les grandes majors du disque dans MusicNet, s'est emparé de Listen.com, tourné vers les indépendants.
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