Les ventes de disques poursuivent leur chute

Le marché du disque français continue de se faire des cheveux blancs, selon les derniers chiffres publiés par le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP). Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de l'industrie a enregistré une baisse de 13,5% à 729 millions d'euros, tandis que les volumes ont régressé de 8,9%. Ce bilan est inquiétant dans la mesure où la chute s'est accélérée au troisième trimestre par rapport au premier semestre de l'année 2003."L'été a été très difficile", a expliqué, Hervé Rony, le directeur général du SNEP. Il s'attend désormais à un recul 10% des ventes sur l'ensemble de 2003, les ventes de fin d'année étant censé freiner la tendance. Hervé Rony a rappelé qu'au premier semestre, le marché mondial du disque avait reculé de 10,9%. L'industrie n'a pu compter sur les VHS et les DVD de musique également comptabilisés, dont les performances sont à noter. Tout confondu, le segment audiovisuel musical a progressé de 76% en volume et de 54% en valeur. Il reste néanmoins encore trop étroit pour enrayer le recul du CD et encore moins celui du single qui reste le plus sinistré (-21% en valeur).Dans l'ornière des professionnels, le téléchargement illicite sur le Net. A l'occasion de la réunion, Hervé Rony a une nouvelle fois rappelé que c'était là la première cause de la contraction du marché. C'est pourquoi l'industrie française n'exclut pas de s'inspirer des américains, pour tenter de remédier au problème. La RIAA, qui regroupe les grandes majors américaines, a commencé à poursuivre les particuliers en leur réclamant des dommages et intérêts. "On ne s'interdit rien, même si nous n'avons pas l'intention de poursuivre dans l'immédiat", a-t-il également déclaré. Ainsi, les dispositifs anticopie sur les disques continueront à être mis en place. "Il va falloir que les consommateurs s'y fassent". "Il y a des difficultés marginales, a-t-il reconnu, mais il ne faut pas exagérer, les disques protégés sont dans l'ensemble assez facilement lisibles". Hervé Rony fait référence à la polémique qu'il y a eu récemment sur le verrouillage du disque, et qui peut empêcher dans certains cas la lecture du CD. Début septembre, le tribunal de grande instance de Nanterre avait jugé mardi qu'un CD "verrouillé, qui le rend inaudible sur certains supports, était affecté d'un "vice caché". Dans le sens inverse, un mois plus tard, le tribunal de grande instance de Paris avait débouté une association de consommateurs qui avait assigné en justice des maisons de disques ayant commercialisé des enregistrements munis de système de protection anti-copie empêchant la lecture sur autoradio. Au delà du piratage, ce recul persistant du marché du disque est un prémice au changement de modèle économique que devrait connaître le secteur ces prochaines années, selon le SNEP. Ainsi, Hervé Rony a-t-il cité l'exemple du cinéma qui se finançait exclusivement il y a encore 50 ans par les entrées en salle mais qui a depuis fortement diversifié ses sources de revenus vers la vidéo et les produits dérivés.
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