Interbrew prend Heineken à contre-pied

Si Heineken pleure, Interbrew rit. Le brasseur belge s'est en effet fendu mercredi matin d'un communiqué dans lequel il maintient ses prévisions de résultats pour 2003 en raison d'une croissance soutenue sur certains de ses marchés phare. Une sorte de pied de nez à son rival néerlandais qui, lundi, avait dû réaliser un avertissement sur son chiffre d'affaires (lire ci-contre). Ce qui, d'ailleurs, avait entraîné fortement à la baisse le titre Interbrew à Bruxelles (-6,20%).Pour autant, Interbrew ne donne aucune indication chiffrée concernant lesdits résultats. Le communiqué n'annonce en effet qu'une "croissance organique significative du volume et des bénéfices". Et le brasseur ajoute que le maintien de ses objectifs ne vaut que hors effets de change. Or, Heineken avait avoué avoir subi de plein fouet le contrecoup de l'appréciation de l'euro, ce qui l'avait conduit à annoncer son "sales-warning".Reste que le groupe belge semble bien mieux se défendre que son concurrent néerlandais. Interbrew annonce en effet que la croissance de ses ventes est plus forte que le marché dans la plupart des pays. C'est notamment le cas en Allemagne, où les conditions de marché sont particulièrement difficiles en raison de la mise en place d'une taxe sur les emballages non-consignés (notamment les canettes). Mais les deux grandes marques du groupe outre-Rhin, Beck's et Hasseroder, ont, selon le communiqué, "été plus performantes que le marché". Signe de la vitalité du brasseur belge, sa performance remarquable sur les marchés émergents. C'est particulièrement vrai des marchés russes et ukrainiens, qui s'ouvrent depuis peu à la bière et où le potentiel est jugé important par la plupart des analystes. Interbrew précise ainsi que ses marques ont réalisé "d'excellentes performances" sur ces deux marchés. En Asie, Interbrew précise que le marché s'est repris en Chine en mai, après plusieurs mois difficiles dus au SRAS. En Corée du Sud, le groupe parle de "développements encourageants" de sa marque OB relancée dans le pays en avril dernier. De quoi compenser la faiblesse du marché américain.Interbrew a donc tenu à démentir les anticipations des opérateurs qui hier avaient généralisé les difficultés de Heineken au reste du secteur. Un analyste belge interrogé par Bloomberg pariait même sur des "annonces décevantes" de la part d'Interbrew. Il est vrai que le mois dernier, le danois Carlsberg avait annoncé un recul de 6% de ses ventes en Europe occidentale. Dans ce contexte, on mesure mieux la surprise des marchés et la belle performance opérationnelle d'Interbrew. Une situation qui justifie largement la prime dont bénéficie le titre par rapport à ses concurrents. Depuis début mars, Interbrew a en effet gagné plus de 20%, tandis que Heineken a reculé de 11%. L'action Interbrew, qui en début de séance a gagné plus de 6%, a fini la séance en hausse de 3,89% à 18,70 euros.
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