Un entretien avec Gilles Chapeleau, directeur chez Avis Immobilier

Yves Sassi : Votre groupe a repris la marque AVIS en 1999. Comment est organisé le réseau aujourd'hui ?Gilles Chapeleau : Avis a été créé dans les années 50, et à la suite de diverses reprises et restructurations, nous avons repris la marque en 1999. A l'époque certains adhérents de l'enseigne s'étaient regroupés pour reprendre la marque, mais ont eu du mal à réunir les fonds. Notre groupe avait déjà un projet de création d'un réseau immobilier. Nous nous sommes donc associés afin de créer une structure dans laquelle nous possédons 65% du capital et les adhérents 35%. C'est une formule assez originale, puisque les franchisés sont associés aux décisions stratégiques de l'enseigne et je dois dire que le système fonctionne parfaitement. Les décisions politiques et stratégiques sont prises en commun, plusieurs commissions ont été mises en place (Marketing et communication, Formation, Informatique, Audit). Nous fonctionnons un peu en mode coopératif, mais sans en avoir les inconvénients. En septembre, nous organisons notre réunion annuelle de responsables d'agences. C'est un peu la "super commission" qui permet de définir les thèmes qui seront étudiés pendant l'année. Au cours de ces réunions, les thèmes ressortent naturellement. Nos franchisés viennent d'horizons très différents et l'ensemble du réseau profite des compétences très diverses qui nous sont indispensables pour le montage de nouveaux projets. Je dois dire que les membres de ces commissions sont motivés puisqu'ils se réunissent plusieurs fois par an et le taux de participation est pratiquement de 100 %. Nos partenaires ont une vraie envie de participer à l'ensemble des projets. Ils font un travail très concret et relayent l'information à l'ensemble du réseau. Ce qui nous permet de mettre en place les nouvelles idées dès que les décisions sont prises. Alors, il est vrai que ces commissions font un travail de fond et que le processus de prise de décision est un peu long, mais on s'aperçoit que le système est très efficace. Il y a un dialogue permanent au sein du réseau.Quel est le profil de vos partenaires ?Nous sommes sur deux pistes de recherche. Les créateurs qui viennent en général de la grande distribution, de la banque, de l'assurance... Ils ont en moyenne 40/45 ans et ont eu des fonctions managériales. Notre politique est de rechercher des gens qui seront capables de gérer plusieurs agences. Aujourd'hui, sur 90 implantations, nous avons 40/45 franchisés. Et c'est une option que nous favorisons largement. L'idée est de permettre à de bons collaborateurs de créer eux mêmes une agence qui sera, dans un premier temps lancée en association avec un franchisé. Petit à petit le créateur prendra son indépendance en rachetant les parts de son agence. Nous sommes très favorables à la multi franchise parce que c'est aussi un outil de cohésion d'un réseau. L'esprit d'entreprise est le même, il y a une culture commune renforcée. Vous savez, le plus gros challenge dans notre métier est de créer des équipes. C'est un métier où le turn over est important et le fait de proposer un réel plan de carrière à des négociateurs nous permet de constituer des équipes soudées. Si je devais donner une définition rapide de notre candidat, je dirais que ce doit être quelqu'un qui partage nos valeurs. Et ce n'est absolument pas un terme commercial. Nous insistons énormément sur ce que nous appelons les 4 P : performance, professionnalisme, proximité et partage. Ce sont aussi les valeurs du Crédit Mutuel, notamment en termes de proximité. Notre métier est un métier de terrain. L'agent immobilier doit y être présent en permanence, tisser un réseau... Et l'image qu'il transmet est bien entendu celle du réseau... Alors le moindre faux pas est à bannir. J'ajoute que nous ne faisons pas la course au recrutement. Un candidat qui disposerait de capitaux suffisants pour ouvrir plusieurs agences, mais qui ne partagerait pas ces valeurs, ne sera pas accepté. La franchise, pour prendre une image, c'est comme la cuisine. C'est le franchiseur qui fournit la recette. Si le cuisinier n'est pas à la hauteur, le plat sera raté. Il faut du talent pour être cuisinier... et aussi pour être un patron d'entreprise. Nous sommes des passionnés. C'est formidable de développer une enseigne comme la nôtre. On voit des gens créer leur entreprise, se développer, ouvrir une deuxième agence. Je crois pouvoir dire que nous développons une relation conviviale, complice. Il y a une très grande transparence au sein du réseau. On se sent proche de chacun de nos franchisés.Quelles sont vos ambitions de développement ?Nous mettons en place des plans de développement à 3 ans. 2002 a été une année de mise en place des structures nécessaires avec le recrutement de Sandrine Chenoir, professionnelle de la franchise. Franck Berthouloux vient également de nous rejoindre. C'est également un professionnel de la franchise. Cette année, nous avons axé notre volonté sur le développement et 2004 sera l'année de l'animation. Nous voulons faire de l'animation un point fort du réseau. Nous travaillons également sur de nouveaux services clients. Pour vous donner quelques chiffres, nous avons ouvert 18 agences en 2002. Cette année nous sommes sur une tendance de 20 à 30 signatures de contrats. L'objectif à 2005 est d'environ 150 agences, mais uniquement dans l'Ouest de la France, sur une ligne allant de Dunkerque à Perpignan.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.