Aventis se désengage de Clariant

Au printemps dernier, les deux participations détenues par Aventis dans la chimie ressemblaient à autant de cauchemars. Aujourd'hui, Rhodia reste, à n'en pas douter, un casse-tête pour les dirigeants du laboratoire franco-allemand. Mais ce n'est plus le cas de Clariant, puisqu'Aventis a indiqué mardi après-midi qu'il avait cédé sa participation résiduelle de 11,85% du capital à des investisseurs institutionnels. Le prix de la transaction est de 350 millions de francs suisses (224 millions d'euros), soit 19,25 francs par action (12,31 euros). Au premier trimestre, le groupe franco-allemand avait passé une provision de 154 millions d'euros pour couvrir la baisse du titre Clariant. Depuis, la valeur de ces actions (classées en titres de placement) s'est appréciée à la faveur du rebond boursier. A la fin du mois de septembre, selon nos informations, les actions Clariant étaient comptabilisées à 12,72 euros l'unité (soit un total de 231 millions d'euros). Aventis a donc profité d'une fenêtre de tir favorable pour monnayer cette participation.Mais avec cette opération, c'est surtout sur le plan stratégique que le laboratoire envoie un message fort au marché : celui de sa volonté de se désengager rapidement de la chimie. Car la décote du groupe était encore liée à ces épines dans le pied que représentaient les activités chimiques issues de la fusion Hoechst-Rhône Poulenc. Lors de la présentation de ses résultats, mardi matin, la firme suisse a confirmé son redressement en annonçant un bénéfice net en faible baisse de 2,6% sur un an, à 38 millions de francs suisses. Un chiffre meilleur que les attentes des analystes qui, selon Bloomberg, tablaient en moyenne sur 21 millions de francs suisses. Par ailleurs, le groupe a relevé ses prévisions de bénéfice net pour l'ensemble de l'année 2003. Auparavant, le président de Clariant Roland Lösser attendait un équilibre après deux ans de pertes. Il prévoit désormais un bénéfice net sur l'ensemble de l'exercice. Tout n'est pas rose pour autant, loin de là. Le bénéfice opérationnel recule de 34% au troisième trimestre à 84 millions de francs suisses. Un chiffre bien inférieur cette fois au consensus des analystes réalisé par Reuters et qui prévoyait 116 millions de francs suisses. "Sur le plan opérationnel, nous ne voyons aucune amélioration", considère ainsi l'analyste de la Zürcher Kantonalbank Bernd Pomrehn. Car évidemment, les difficultés du secteur de la chimie de spécialité perdurent. Pour autant, Roland Lösser est en passe de réussir son pari grâce à sa politique énergique de désinvestissement. Les opérateurs ont d'ailleurs très bien accueilli la vente annoncée dans la nuit de ses activités de cellulose au Japonais Shin-Etsu pour 241 millions d'euros (373 millions de francs suisses). Le montant de cette cession est dans la fourchette haute des attentes. "C'est une excellente nouvelle", a indiqué Urs Tuor , l'analyste de la banque Sarasin. D'autant que Roland Lösser a indiqué que la division de composants électroniques sera cédée avant mai 2004. Une étape importante pour la réduction de la dette. Celle-ci devrait en 2004 être réduite de 2,5 milliards de francs suisses. A Zurich, le titre recule en fin d'après-midi de 3,32% à 18,90 francs suisses. De son côté, le titre Aventis perd 0,53%, à 46,60 euros.
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