Alors que Bull avait demandé ce matin une suspension de cotation dans l'attente de ses résultats semestriels, le marché se demandait quelle surprise pouvait bien lui réserver le groupe informatique. Cette surprise est finalement plutôt bonne. Au premier semestre 2003, Bull est revenu dans le vert, avec un bénéfice net de 1,3 million d'euros (non attesté par les commissaires aux comptes). Si le profit est encore symbolique, il n'en traduit pas moins un franc redressement par rapport aux pertes respectives de 524 et 24 millions des premier et deuxième semestres 2002 (il y a un an, Bull avait en particulier subi le poids de charges de restructuration de 225 millions d'euros).L'Ebit (proche du résultat d'exploitation) est lui aussi en progression. En un an, il est passé de -151 à +20 millions d'euros, alors que le groupe tablait sur un chiffre de 7 millions d'euros. Quant à la marge brute, elle est quasi stable, à 170 millions d'euros. Les progrès réalisés par Bull sont d'autant plus significatifs que dans le même temps le marché ne lui a pas été favorable, comme en témoigne le chiffre d'affaires en baisse de 17,6%, à 642,4 millions d'euros."Ce résultat [d'exploitation] supérieur aux prévisions données lors de l'annonce des résultats annuels 2002 et succédant à un résultat opérationnel positif au second semestre 2002 témoigne de la vigueur du redressement de l'exploitation de Bull dans un marché des technologies de l'information resté très déprimé", se félicite le groupe de Pierre Bonelli.Autre bonne nouvelle: ce premier semestre ne devrait pas être un simple sursaut. Les six derniers mois de l'année devraient s'inscrire dans la même tendance, avec un chiffre d'affaires de 622 millions d'euros et un Ebit de 15,8 millions, selon les prévisions internes.Finalement, le seul bémol concerne la recapitalisation du groupe. Ce dernier a rappelé que l'opération, qui "peut attendre jusqu'à la fin de l'année", "impliquera nécessairement des concessions majeures de la part de l'ensemble des créanciers financiers de la société mère et de ses actionnaires". Mais les investisseurs savent certainement depuis longtemps à quoi s'en tenir. D'autant que la recapitalisation est le seul moyen de relancer le groupe. C'est pourquoi ce vendredi le marché semble vouloir s'attacher avant tout aux résultats publiés. A la clôture, le titre s'envole de 18,92%, à 0,88 euro.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:53

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