Michelin pénalisé par des facteurs extérieurs

Forte influence des éléments extérieurs et exceptionnels pour les résultats semestriels de Michelin, publiés ce mardi. Le fabricant français de pneumatiques a réalisé sur les six premiers mois de l'année un bénéfice net (part du groupe) de 157,5 millions d'euros, en baisse de 31,3%. Ce résultat traduit notamment l'impact négatif d'une charge de restructuration d'un montant de 178 millions d'euros, dont 140 millions d'euros concernent les activités espagnoles du groupe.Comme d'autres grands groupes français fortement exposés à l'international, Michelin a vu son activité souffrir de la dépréciation du dollar vis à vis de l'euro (-19% sur le semestre). Michelin estime à 10% l'impact négatif de cette faiblesse du billet vert sur ses ventes. Finalement, en données publiées, le chiffre d'affaires ressort en baisse de 6,1% à 7,348 milliards d'euros. Hors effet devises, les ventes en valeur ont progressé de 4,4%. La pression des changes sur les ventes n'a été qu'en partie compensée par la hausse des volumes vendus (+3,1%). Cette augmentation est due, selon le groupe, à la reconstitution des stocks du côté des distributeurs, particulièrement en Europe, plutôt que par une véritable hausse de la demande finale.La seule véritable bonne surprise de ces résultats vient de l'amélioration de la marge d'exploitation du groupe, qui passe à 7,9% du chiffre d'affaires, contre 7,3% au premier semestre 2002, là où les analystes attendaient 7,1%, selon un consensus publié par Michelin lui-même. Luttant contre l'impact d'une forte hausse des matières premières, le groupe a amélioré son prix moyen et son mix produit, et a surtout bénéficié de l'augmentation saisonnière de ses stocks, dont le gain est estimé à 1,1 point de marge par Michelin. Cette même saisonnalité entraîne, par déstockage, l'effet inverse au second semestre, annulant les gains engrangés au premier.Attention à la fin de l'année donc. D'ores et déjà, Michelin s'attend à ce que le marché des pneumatiques soit "au mieux stable", n'écartant pas le risque de baisse. Outre les effets saisonniers de déstockage, les coûts des matières premières resteront "aussi élevés qu'au premier semestre". En sus, le groupe a annoncé que le rachat des activités de distribution du danois Viborg, qui vient renforcer Euromaster, sera comptabilisé uniquement sur le second semestre 2003. Ainsi, l'écart d'acquisition de 300 millions d'euros à prendre en compte "pèsera fortement sur le résultat net de 2003", a annoncé le groupe. Sans compter que la situation financière du distributeur danois s'est fortement dégradée au cours des neuf dernier mois.Malgré tout, Michelin affirme qu'il "continuera à améliorer ses performances et sa compétivité mondiale". La société de bourse Aurel Leven estime d'ailleurs qu'elle ne devrait pas revoir sa prévision de 7,5% pour la rentabilité opérationnelle pour 2003. Le marché, lui, sanctionne, et le titre termine en baisse de 2,09% à 32,78 euros à la bourse de Paris.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.