Confusion autour de la fusion Ioukos-Sibneft

La plus grande confusion régnait vendredi autour de la fusion des deux compagnies pétrolières russes, Ioukos et Sibneft. C'est cette dernière qui a donné le coup d'envoi de l'imbroglio en annonçant vendredi matin que l'opération de rapprochement était suspendue, après un accord avec les actionnaires des deux sociétés mais sans plus d'explication. Une information démentie un peu plus tard par Ioukos, qui assurait poursuivre les opérations. D'ici à la fin de la journée, et après une réunion de la direction de Ioukos, le groupe "fera une déclaration officielle au sujet de l'annonce par Sibneft de la suspension de la fusion", a déclaré le PDG de Ioukos.Comme seule explication, la déclaration d'un analyste d'une société d'investissement cité par l'AFP. "75% des actionnaires se sont abstenus de voter le changement de statut de la compagnie et d'élire le nouveau conseil d'administration commun", donc "en pratique la fusion n'a pas été approuvée", a expliqué Oleg Maximov. Cette annonce est intervenue peu après le début de la première assemblée générale de IoukosSibneft, qui avait pour ordre du jour l'élection du conseil d'administration et le vote d'un dividende exceptionnel de 2 milliards de dollars. La somme devait être versée aux deux des plus importants actionnaires du nouveau groupe, Roman Abramovitch et... Mikhail Khodorkovski, l'ancien président de Ioukos actuellement en prison. Malgré le gel de sa participation dans Ioukos décidée par le parquet de Moscou ces dernières semaines, ce dernier avait en effet encore droit au dividende.Reste à connaître les motifs de l'abstention des actionnaires, si elle est confirmée, alors que la majeure partie des parts de Sibneft est déjà dans les mains de Ioukos. La transaction prévoyait la prise de contrôle de Ioukos sur Sibneft à hauteur de 92%, en échange pour Sibneft d'une participation de 26% dans Ioukos et de 3 milliards de dollars. Selon certains courtiers, cette suspension des opération pourrait avoir été oganisé par l'oligarque Roman Abramovich lui-même, qui détenait à l'origine 92% de Sibneft et qui aurait l'intention maintenant de changer les termes de la transactions. Une tentative en pure perte, au regard des observateurs. Il faut dire que le groupe Ioukos fait l'objet de plusieurs enquêtes judiciaires depuis début juillet qui ont abouti à l'incarcération de Mikhaïl Khodorkovski.Annoncée en avril dernier, finalisée en septembre, la fusion des deux compagnies devait donner naissance au premier groupe pétrolier russe devant Lukoïl. Rebaptisé IoukosSibneft, le groupe devait même se hisser à la sixième place mondiale, derrière Total, avec 2,3 millions de barils produits. En terme de réserve, la compagnie, avec 19,4 milliards de barils identifiés, aurait talonné les deux géants mondiaux, ExxonMobil et Royail Dutch Shell.A Moscou, l'action Ioukos cédait de 4,74% à 340 roubles (9,54 euros) vendredi en fin de séance tandis que Sibneft perdait 4,20% à 68,97 roubles (1,93 euro).
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