Le Viagra n'est plus seul sur le marché de l'impuissance

La guerre de l'impuissance est lancée. Dans la nuit de mardi à mercredi, la FDA a autorisé la mise sur le marché du Levitra, un concurrent du Viagra de Pfizer, développé en commun par Bayer et GlaxoSmithKline (GSK). La "pilule orange" devrait venir concurrencer la "pilule bleue" dès septembre sur le marché américain. Les deux concurrents seront rapidement rejoints par un troisième larron, le Cialis du laboratoire américain Eli Lilly. Le Levitra avait déjà obtenu le feu vert de la Communauté européenne en mars dernier.C'est donc une véritable bataille marketing qui s'annonce outre-Atlantique. Si le Viagra, qui réalise 1,74 milliard de dollars de ventes par an, bénéficie d'une présence déjà ancienne et d'une renommée incontestable, le Levitra pourrait bénéficier d'une campagne marketing de grande ampleur et de l'attrait de la nouveauté. Le but est peut-être moins de prendre des patients au Viagra que d'aller chercher de nouveaux clients. Le marché de l'impuissance est estimé à 30 millions de personnes aux Etats-Unis. Lawson MacCarthney, directeur du développement stratégique de GSK, se veut confiant: "nous savons, grâce à nos études, que le marché est prêt pour de nouvelles options". Les deux groupes attendent dès cette année des ventes de l'ordre de 150 millions de dollars.Les patients pourront en tout cas faire leur choix. Car il apparaît que les produits disposent d'avantages différents. Le Levitra est le champion de la rapidité. Selon les études cliniques, il suffit de 14 minutes à un patient prenant le Levitra pour atteindre l'érection. Un fan du Viagra aura, en moyenne, besoin de 20 minutes. En revanche, si l'on recherche une érection durable, il faudra se tourner vers le Cialis. Ce dernier permet en effet de lutter contre l'impuissance durant 36 heures, soit 4 de plus que le Viagra et 5 que le Levitra. Il faudra également compter avec les effets secondaires: le Viagra, on le sait, a été lié à de nombreux décès suite à des accidents cardiaques. Grosso modo, il semble que la "pilule orange" présente les mêmes risques que son concurrent.Sur le plan financier, le Levitra est un immense espoir pour les deux laboratoires européens. Bayer, qui n'est pas parvenu à vendre sa division pharmaceutique après l'affaire Baycol, y voit un moyen de rebondir. Du côté de GSK, fortement touché par la concurrence des génériques, le Levitra est un moyen d'acquérir un nouveau "blockbuster" protégé par une licence. Les marchés considèrent cependant que Bayer est mieux placé pour en profiter que GSK. Le laboratoire britannique reste en effet très fragilisé par un pipeline (médicaments en développement) peu attractif. Du coup, en fin d'après-midi, Bayer progresse de 2,31% à 19,89 euros, quand GSK perd 0,16% à 1.238 pence.
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