Dollar et rasoirs pèsent sur les résultats de Bic

La guerre des rasoirs fait trébucher Bic. Le groupe français a annoncé un résultat net en recul de 7,4% sur un an à 60 millions d'euros sur le premier semestre 2003 et un résultat d'exploitation en forte chute de 28,4% à 99 millions d'euros. La différence entre les deux baisses est due, selon le groupe, à une plus-value immobilière et à une baisse des intérêts minoritaires. Evidemment, la vigueur de l'euro a beaucoup joué dans ces chiffres médiocres. Ainsi, hors effets de change, le résultat d'exploitation n'a reculé que de 15,9% et le résultat net a lui progressé de 8,8%. Il n'en est pas moins évident que cet effet change n'est pas le seul responsable du recul impressionnant de la rentabilité opérationnelle de Bic. D'abord, le plan de rationalisation des coûts n'a pas encore porté entièrement ses fruits. En tout cas pas suffisamment pour compenser la hausse des matières premières, notamment en papeterie, et les efforts promotionnels consentis par le groupe. Du coup, le résultat d'exploitation de la division papeterie recule de 38,5% à 46 millions d'euros, alors que son chiffre d'affaires ne baisse que de 14,8%. L'autre raison majeure de ce recul flagrant de la rentabilité du groupe est l'incapacité de Bic à faire face à la concurrence acharnée dans le domaine des rasoirs. Le groupe a en effet consenti des investissements considérables pour suivre ses concurrents comme Gilette ou Wilkinson, sur le domaine des trois lames. Mais ces investissements n'ont pas été encore compensés par une hausse des ventes. Le chiffre d'affaires de la division rasoirs est en effet en baisse de 14% en euros et en très légère hausse hors effets de change (+0,5%). Résultat: le bénéfice d'exploitation de la division s'effondre de 41,7% en un an à 12 millions d'euros. Le reste de l'exercice s'annonce donc difficile pour Bic. L'inventeur du stylo à bille a d'ailleurs indiqué que, s'il prévoyait un second semestre meilleur que le premier, "la marge opérationnelle du groupe devrait être en recul par rapport à l'année dernière". Devant ces sombres perspectives et ces mauvais résultats le marché a évidemment très mal réagi. Le titre cédait 8,74% à 34,68 euros en fin de séance.
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