Google veut s'introduire en Bourse

Par latribune.fr  |   |  504  mots
Dernière start-up à succès à avoir résisté jusqu'à présent aux sirènes de la Bourse, Google pourrait bientôt rendre les armes. L'une des dotcoms les plus célèbres du Net, qui a jusqu'alors cultivé le secret des chiffres par rapport à ses consoeurs cotées, s'apprêterait elle aussi à choisir la voie des marchés financiers. Les dirigeants du célèbre moteur de recherche ont rencontré la semaine dernière une série de banques d'affaires afin d'ouvrir leur capital au public, selon une information publiée par le Financial Times.Depuis longtemps, des rumeurs d'introduction en Bourse planent au dessus de la société, et plusieurs banquiers d'affaires ont déjà fait leur possible pour convaincre les fondateurs de la firme, Sergey Brin et Larry Page, qui détiennent à eux deux un tiers du capital, d'ouvrir celui-ci au public. En vain.En effet, le succès exponentiel de Google fascine autant les internautes que les analystes. Une mise en Bourse de la société créée en 1998 devrait donc susciter un engouement massif. Selon les sources citées par le Financial Times, l'opération pourrait valoriser Google entre 15 et 25 milliards de dollars. Google aurait engrangé un chiffre d'affaires de 300 millions de dollars en 2002, et tablerait sur 500 millions cette année. Il faut dire que le modèle économique de la société a imposé le respect. D'abord, parce que la technologie de recherche de Google lui a permis de se hisser en peu de temps à la première place des moteurs de recherche. Or, c'est le premier outil utilisé sur le Web derrière le mail. Ensuite, parce que l'utilisation la plus lucrative des moteurs actuellement, c'est le lien sponsorisé, nouvelle offre publicitaire du Web qui fait florès. Google s'est évidemment positionné sur ce créneau, qui consiste à vendre aux annonceurs des mots clefs aux enchères. Lorsque l'internaute tape ce mot dans un moteur de recherche, le site de l'annonceur apparaît en haut des listes de résultat. L'offre a connu un tel succès auprès des annonceurs que les sociétés Internet se livrent une bataille acharnée pour obtenir la plus grosse part du nouveau gâteau publicitaire. Sur ce terrain, Google est désormais en concurrence frontale avec Yahoo! - qui a ces derniers mois racheté Inktomi, Fast Company et Overture - mais aussi avec MSN, qui n'a pas lésiné non plus sur les acquisitions.Si le modèle semble viable, reste à savoir comment Google sera introduit sur le marché. Pour l'instant, la décision n'est pas arrêtée. Après la révélation de scandales ayant touché ce type d'opération, Google envisagerait un système d'enchères électroniques pour éviter les pratiques douteuses que certains banquiers avaient mises en oeuvre à l'époque de la bulle Internet. Les enchères en ligne, en permettant l'achat de titres en direct par les petits investisseurs, ont pour but d'éviter le risque d'allocations d'actions à des clients privilégiés.