Nouvelles propositions de Paris à Bruxelles sur Alstom

Paris revoit sa copie. Pressé par Mario Monti de réfléchir à un nouveau scénario de soutien à Alstom, le gouvernement français a transmis au commissaire européen à la Concurrence de nouvelles propositions. Leur examen "est en cours", a déclaré Tilman Lueder, porte-parole de Mario Monti.C'est la piste des obligations convertibles, en lieu et place de l'augmentation de capital programmée, qui est étudiée. "Nous avons plusieurs propositions sur la table et l'une d'entre elles concerne des obligations convertibles", a indiqué Tilman Lueder en précisant: "c'est positif, mais nous voulons des clarifications".Ce nouveau scénario semble néanmoins en mesure de satisfaire pleinement aux exigences de Bruxelles concernant le plan d'aide à Alstom (voir ci-contre). En effet, Bruxelles ne veut surtout pas être mis devant "un fait accompli", ce qui serait le cas avec une entrée irréversible de l'Etat français au capital du groupe industriel via une augmentation de capital. Or, le recours à des obligations convertibles (souscrites par l'Etat) permettrait de conditionner une prise de participation de l'Etat à la décision de la Commission.Grâce à ce montage, deux issues seraient alors envisageables. Soit Bruxelles approuve le plan et l'Etat peut convertir ses obligations en actions. Soit Bruxelles fait jouer son veto, considérant qu'il s'agit d'une aide anti-concurrentielle, et Alstom convertit en numéraire les obligations pour rembourser l'Etat.La situation semble donc se débloquer à la veille d'une réunion des commissaires européens à l'issue de laquelle Mario Monti doit se prononcer sur ce dossier brûlant. Mais Bruxelles souhaite de plus amples garanties, notamment l'assurance qu'en cas de veto les obligations pourront être converties en numéraire afin d'être remboursées à l'Etat. Si Mario Monti obtient satisfaction d'ici demain, l'Etat pourra alors s'engager à court terme, dans l'attente d'un examen approfondi du plan de soutien. Dans le cas contraire, Mario Monti pourrait décider de bloquer toute aide de l'Etat à Alstom. Reste aussi à savoir si les banques accepteront ce nouveau plan: dès lors que l'entrée de l'Etat au capital d'Alstom n'est plus une certitude, les établissements financiers pourraient considérer que le plan de refinancement du groupe industriel est devenu trop risqué pour eux.Les investisseurs semblent en tout cas confiants. En baisse dans la matinée, le titre s'est par la suite repris. A la clôture, il gagne 2,69%, à 3,05 euros.
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